Charles André Joseph Marie de Gaulle (22 novembre 1890 – 9 novembre 1970) était un officier de l’armée française et homme d’État qui a dirigé la France libre contre l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale et a présidé le gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946 afin de restaurer démocratie en France. En 1958, il sort de sa retraite lorsqu’il est nommé président du Conseil des ministres (Premier ministre) par le président René Coty. Il a réécrit la Constitution de la France et a fondé la Ve République après approbation par référendum. Il a été élu président de la France plus tard cette année-là, poste auquel il a été réélu en 1965 et occupé jusqu’à sa démission en 1969.
Né à Lille, il est diplômé de Saint-Cyr en 1912. Officier décoré de la Première Guerre mondiale, plusieurs fois blessé puis fait prisonnier à Verdun. Pendant l’entre-deux-guerres, il prône les divisions blindées mobiles. Lors de l’invasion allemande de mai 1940, il dirige une division blindée qui contre-attaque les envahisseurs ; il est alors nommé sous-secrétaire à la guerre. Refusant d’accepter l’armistice de son gouvernement avec l’Allemagne, de Gaulle s’enfuit en Angleterre et exhorta les Français à résister à l’occupation et à poursuivre le combat dans son Appel du 18 juin. Il a dirigé les Forces françaises libres et a ensuite dirigé le Comité français de libération nationale contre l’Axe. Malgré des relations glaciales avec les États-Unis, il bénéficie généralement du soutien de Winston Churchill et s’impose comme le leader incontesté de la France Libre. Il est devenu chef du gouvernement provisoire de la République française en juin 1944, le gouvernement intérimaire de la France après sa libération. Dès 1944, de Gaulle a introduit une politique économique dirigiste, qui comprenait un contrôle étatique substantiel sur une économie capitaliste, suivi de 30 ans de croissance sans précédent, connus sous le nom de Trente Glorieuses. Frustré par le retour de la partisanerie mesquine dans la nouvelle Quatrième République, il démissionne au début de 1946 mais continue à être politiquement actif en tant que fondateur du Rassemblement du Peuple Français (RPF). Il prend sa retraite au début des années 1950 et rédige ses Mémoires de guerre, qui deviennent rapidement un incontournable de la littérature française moderne.
Alors que la guerre d’Algérie déchire l’instable IVe République, l’Assemblée nationale le ramène au pouvoir lors de la crise de mai 1958. Il a fondé la Cinquième République avec une présidence forte, et il a été élu pour continuer dans ce rôle. Il a réussi à garder la France unie tout en prenant des mesures pour mettre fin à la guerre, à la grande colère des Pieds-Noirs (français de souche né en Algérie) et des forces armées; les deux avaient auparavant soutenu son retour au pouvoir pour maintenir la domination coloniale. Il accorde l’indépendance à l’Algérie et agit progressivement vers les autres colonies françaises. Dans le contexte de la guerre froide, de Gaulle a lancé sa «politique de grandeur», affirmant que la France, en tant que grande puissance, ne devrait pas compter sur d’autres pays, comme les États-Unis, pour sa sécurité nationale et sa prospérité. À cette fin, il poursuit une politique d’« indépendance nationale » qui le conduit à se retirer du commandement militaire intégré de l’OTAN et à lancer une force de frappe nucléaire indépendante qui fait de la France la cinquième puissance nucléaire mondiale. Il rétablit des relations cordiales franco-allemandes pour créer un contrepoids européen entre les sphères d’influence anglo-américaine et soviétique par la signature du traité de l’Élysée le 22 janvier 1963.
Cependant, il s’oppose à tout développement d’une Europe supranationale, favorisant l’Europe en tant que continent de nations souveraines. De Gaulle a ouvertement critiqué l’intervention américaine au Vietnam et le « privilège exorbitant » du dollar américain. Dans ses dernières années, son appui au slogan « Vive le Québec libre » et ses deux veto à l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne ont suscité une controverse considérable en Amérique du Nord et en Europe. Bien que réélu à la présidence en 1965, il fit face à de nombreuses protestations d’étudiants et de travailleurs en mai 1968, mais bénéficia du soutien de l’armée et remporta une élection avec une majorité accrue à l’Assemblée nationale. De Gaulle a démissionné en 1969 après avoir perdu un référendum dans lequel il proposait plus de décentralisation. Il décède un an plus tard dans sa résidence de Colombey-les-Deux-Églises, laissant ses mémoires présidentielles inachevées.
De nombreux partis politiques et dirigeants français revendiquent un héritage gaulliste ; de nombreuses rues et monuments de France ont été dédiés à sa mémoire après sa mort.
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