Géographie de Paris
Le site de Paris s’étend autour d’une large vallée englobant le cours actuel de la Seine, la captation de la Bièvre à l’époque néolithique, et le cours de la Seine antérieur à cette captation qui formait un arc-de-cercle de Bercy au pont de l’Alma autour des Grands Boulevards. Cet ancien cours qui divaguait en bras multiples était un territoire marécageux drainé au Moyen Âge qui fut inondé en 1910. Cette plaine alluviale s’étend au nord jusqu’aux rues de Paradis, Bleue, Lamartine, Saint-Lazare, de la Pépinière, La Boétie dont le tracé correspond à un ancien fossé qui marquait au Moyen Âge la limite de la censive (voir droit féodal à Paris) des Marais Sainte-Opportune.
Au-delà le terrain s’élève vers le col de la Chapelle à l’est, la butte Montmartre au centre et, en pente douce, vers le large col d’une altitude de 40 mètres à 50 mètres entre cette butte et la colline de Chaillot. Passé ce col, la pente très faible en direction de la Seine à Levallois-Perret et à Clichy correspond aux quartiers de la Plaine-de-Monceaux et des Batignolles. Sur la rive gauche, la vallée s’étend à l’ouest sur les territoires du 7e arrondissement, et aux quartiers de Grenelle et de Javel, à l’est sur ceux des quartiers du Jardin-des-Plantes, de la Salpêtrière et de la Gare. L’altitude de ces territoires, de 31 mètres à 39 mètres, est de peu supérieure au niveau moyen du fleuve de 26,72 mètres.
L’érosion entre les deux cours du fleuve, actuel et ancien, avait laissé subsister sur la rive droite les modestes éminences insubmersibles de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Jacques-la-Boucherie, de Saint-Merri, de Saint-Gervais, de la butte des Moulins et de la butte Saint-Roch en grande partie arasées lors de travaux d’urbanisme. Le monceau Saint-Gervais est cependant encore perceptible autour de l’église éponyme. Les escaliers de la rue Saint-Bon et de la rue Cloche-Perce débouchant sur la rue de Rivoli et l’élévation sur un socle de la tour Saint-Jacques, vestige de l’ancienne église éponyme, témoignent également des opérations de nivellement du Second Empire.
Cette vallée est entourée par des collines qui sont des buttes-témoins ; ce sont, sur la rive droite, Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), les Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m) et Chaillot (67 m) ainsi que, sur la rive gauche, Montparnasse (66 m), la Butte-aux-Cailles (63 m) et la Montagne Sainte-Geneviève (61 m). Le col de la Chapelle entre les hauteurs de Belleville et la butte Montmartre est le lieu de passage des voies de communication vers les régions du Nord et de l’Est, routières depuis l’Antiquité (rues du Faubourg-Saint-Denis, du Faubourg-Saint-Martin, du Faubourg-Poissonnière et leurs prolongements dans le 18e arrondissement), puis fluviales canal de l’Ourcq, canal Saint-Martin et ferroviaires au départ des gares du Nord et de l’Est.
Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la Bièvre souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse et Montsouris à l’ouest, et la butte-aux-Cailles à l’est.
Par ailleurs, les déblais du rempart de Charles V, augmentés d’accumulations d’immondices, avaient formé une série de petites buttes utilisées comme éléments de fortification au début du XVIIe siècle, bastion de la porte Saint-Antoine à l’est de l’actuel boulevard Beaumarchais, bastion du Temple au nord de l’actuelle place de la République, bastion Saint-Martin, butte de Bonne-Nouvelle, butte des Moulins et butte Saint-Roch. Ces buttes ont également été nivelées à l’exception de la butte Saint-Martin au sommet de la rue Meslay et de la butte de Bonne-Nouvelle qui domine à une altitude de 47 m les quartiers environnants. Dans d’autres quartiers, le relief a été modifié au cours des siècles par l’apport de déblais, l’accumulation de matériaux de démolition et de débris qui ont élevé le niveau du sol dans le centre de Paris et dans l’île de la Cité ou par des actions volontaires d’abaissement de 5 m de la butte de l’Étoile, d’adoucissement de la pente de l’avenue des Champs-Élysées au XVIIIe siècle, d’arasement du sommet de la colline de Chaillot (actuelle place du Trocadéro-et-du-11-Novembre) dans les années 1860 et de remblaiement de la vallée de la Bièvre au début du xxe siècle.
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