À Paris, la banlieue désigne les banlieues de la ville au sens strict. Cependant depuis les années 1970, « la banlieue » a pris un sens supplémentaire en français, devenant un mot désignant les grands ensembles de logements à loyer modéré dans lesquels résident principalement des immigrants et des Français d’origine étrangère. On parle aussi de quartiers sensibles.
Comme le centre-ville, les banlieues peuvent être riches, mais hors contexte et/ou au singulier, le terme indique plutôt cette connotation péjorative.
La banlieue, parfois aussi appelée première couronne, désigne la ceinture urbaine qui entoure le centre-ville de Paris. Elle est constituée des communes environnantes de Paris autrefois d’anciens faubourgs extra-muros, et progressivement rattachées à elle par l’étalement urbain. Les banlieues sont souvent à Paris distinguées par leur distance à la ville-centre. On trouve la proche banlieue, plus généralement appelée « petite couronne » autour de Paris, et grande banlieue, qui désigne les communes les plus périphériques rattachées au périurbain. La notion de banlieue dénote des formes urbaines différentes de celles de Paris sans pouvoir exister de façon totalement indépendantes de celles-ci. L’existence des banlieues est donc le résultat d’un débordement de Paris au-delà de ses murs ou limites (souvent inhérent à l’existence de ces limites) ou encore d’un étalement urbain.
Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l’évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s’accompagne pas de la création d’une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s’ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du xxe siècle avant d’augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s’accroît sans discontinuer depuis la fin du xixe siècle, jusqu’à totaliser au xxie siècle près de 80 % de la population du grand Paris.
La géographie sociale de l’agglomération s’est calquée sur les grandes tendances de la ville durant le xixe siècle : les classes aisées se retrouvent dans l’Ouest et dans le Sud-Ouest et les plus populaires dans le Nord et dans l’Est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l’histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l’est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée.
Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l’origine, mais l’accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n’y attirer qu’une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte.
On trouve des « quartiers sensibles » dans les arrondissements du Nord et de l’Est parisien, autour de la Goutte-d’Or et de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l’est du Val-d’Oise. D’autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (Essonne), en aval aux Mureaux et à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ou dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles.
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