Melchior Tavernier, originaire d’Anvers, était marchand d’estampes et de cartes géographiques à Paris, dans la première moitié du XVIIe siècle. Cette eau forte est le premier plan de la ville alliant une représentation géographique et une représentation figurative. Sur ce plan détaillé, les édifices sont dessinés en perspective et les plus importants sont identifiés grâce à une légende. Par ailleurs, les noms des rues y sont portés. Le blason de la ville de Toulouse est placé en haut à gauche de la gravure.
Ce plan, daté et signé, a été de nombreuses fois copié et contrefait, comme dans la version aquarellée que nous présentons où des décors ont été ajoutés autour de la légende.
Le cœur de la ville est, à l’image des villes médiévales, un nœud de petites rues tortueuses et d’édifices pour la plupart religieux.
En 1631, la Garonne est traversée par trois ponts : le Pont de Clary (ou Pont de bois), le Pont Neuf, et le Pont (couvert) de la Daurade. Celui-ci, construit au XIIe siècle, est régulièrement abîmé par les crues de la Garonne. En 1631, il est réparé en attendant que le Pont-Neuf soit terminé. En 1639, sa démolition est commencée.
La première pierre du Pont Neuf est posée le 7 janvier 1544 et il est ouvert à la circulation en 1632. Lorsque Melchior Tavernier dessine ce plan, le Pont Neuf est donc encore en travaux. Devant leur lenteur, les capitouls, en 1613, décident la construction d’un pont de bois provisoire. Il s’agit du Pont de Clary (ou Pont de bois) qui relie l’île de Tounis à la rive gauche.
La ville est contenue dans une enceinte, mais il faut noter la présence extra-muros de « moulins à roue pour arroser les jardins ». Les portes de la ville sont représentées, mais avec une erreur : l’auteur a inversé dans sa légende la Porte de Muret et la Porte de l’Isle, dans le faubourg Saint-Cyprien.
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