L’épine dorsale montagneuse de la Corse

«Une montagne dans la mer» est le slogan largement utilisé pour la Corse, la grande île méditerranéenne au large de la France et de l’Italie. Une version plus précise sur le plan géologique pourrait se lire : «Deux chaînes de montagnes dans la mer». Une ligne qui va approximativement de L’Île Rousse sur la côte nord, en passant par Corte à l’intérieur, jusqu’à Favone sur la côte sud-est, divise la Corse en deux terranes géologiques distincts.

La majeure partie de la roche à l’ouest de la ligne est du granit, un type de roche ignée. Les montagnes et les collines du côté ouest de la ligne sont les racines d’une ancienne chaîne qui s’est élevée il y a entre 345 et 225 millions d’années pendant l’orogenèse hercynienne (période de construction des montagnes).

Tout ce qui se trouve à l’est de la ligne est la «Corse alpine». Les rochers de cette partie de l’île ont été froissés en montagnes des centaines de millions d’années plus tard, lorsque les plaques africaine et eurasienne se sont heurtées pour former les Alpes. Les roches stratifiées de ce côté de l’île sont principalement du schiste, du calcaire et d’autres roches sédimentaires qui se sont formées sur le fond marin.

Ces deux périodes de formation des montagnes, ainsi que des millions d’années de précipitations et d’érosion qui ont sculpté les hauts plateaux, ont façonné le relief accidenté qui définit la Corse d’aujourd’hui. Le plus haut sommet, Monte Cinto, s’élève à 2 706 mètres d’altitude. La Corse abrite 19 autres montagnes de plus de 2 000 mètres, principalement sur le côté ouest de l’île.

Le 17 mai 2017, l’Operational Land Imager (OLI) de Landsat 8 a capturé cette image de la Corse. En plus de toutes les montagnes, quelques plaines, lagunes, estuaires et deltas entourent la côte, en particulier la côte orientale.

Certains historiens citent le terrain accidenté de l’île comme une des raisons pour lesquelles la Corse a conservé une identité aussi distincte et farouchement indépendante, malgré son occupation et son contrôle par plusieurs puissances étrangères. Les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Maures et les Génois ont parfois contrôlé l’île, mais la Corse a néanmoins conservé sa propre langue et ses traditions. Les puissances occupantes ont généralement concentré l’essentiel de leur énergie sur les plaines côtières et ont eu du mal à exercer une grande influence dans les villes de l’intérieur de l’île en raison de la difficulté d’accès à ces endroits. À l’époque moderne, la Corse est un territoire de la France.

Image satellite de l’Observatoire de la Terre de la NASA par Jesse Allen, utilisant les données Landsat de l’U.S. Geological Survey et les données ASTER GDEM de la NASA/GSFC/METI/ERSDAC/JAROS, et de l’équipe scientifique U.S./Japan ASTER.