La Citadelle de Lille est une citadelle pentagonale de l’enceinte de la ville de Lille, en France. Elle a été construite entre 1667 et 1670. Elle accueille le corps de réaction rapide-France (CRR-Fr).
Surnommée «Reine des citadelles» par Vauban, c’est l’une des citadelles les plus remarquables conçues par Vauban. Elle est remarquable par sa taille, la qualité de l’architecture, et l’état de conservation actuel. Ses différents éléments ont été classés monuments historiques respectivement en 1914, 1921 et 1934.
La citadelle a été construite à l’ouest de la ville sur un terrain marécageux au confluent des rivières Deûle et Bucquet. Cela a permis l’utilisation de l’eau et de la boue des marais comme défense naturelle pour rendre les conditions plus difficiles pour tout ennemi éventuel assiégeant la citadelle. Grâce à un système d’écluses et de vannes, 1 700 hectares autour de la citadelle pouvaient être inondés jusqu’à 55 cm de profondeur. Une large esplanade interrompt les plans, reliant le fort à la ville. En 1750, un canal longeant l’esplanade est percé selon les plans établis par Vauban.
Description ;
Au centre de la citadelle, les bâtiments s’organisent autour de la place d’armes de forme pentagonale, destinée au rassemblement et aux exercices.
L’ensemble des bâtiments présente un mélange entre le « style lillois » (influencé par l’héritage des Pays-Bas espagnols) et le goût classique français ; façade intérieure de la porte Royale, pavillons pour le gouverneur et les officiers, église, ateliers, moulins (alimentés grâce à un aqueduc), boulangeries, hôtelleries, et casemates contre les projectiles. La chapelle, au fronton à volutes baroques, couverte d’une voûte de bois, est le premier édifice de style jésuite construit dans les Flandres.
Vauban innove en décidant que la garnison ne loge plus chez l’habitant. Autour de la place d’armes, il aménage des casernes qui forment un double rang destinés au logement des troupes, douze bâtiments de style lillois. Chaque édifice se termine par un pavillon carré qui était réservé au logement des officiers, les combles servant à abriter les domestiques.
L’arsenal, bâtiment en triple corps de logis dans lequel s’ouvre une porte encadrée de deux colonnes toscanes, est séparé de la cour centrale par un mur de briques. Les murs sont décorés de motifs royaux et du lion des Flandres.
C’est alors une véritable petite ville flamande du xviie siècle ; la population à l’abri des remparts représentait trois milliers de soldats plus les serviteurs, le gouverneur et des ouvriers.
Aujourd’hui soute à munitions, le bastion d’Anjou est l’un des plus importants de la citadelle. Il est muni d’un « cavalier » (observatoire pour les artilleurs). Les trois grandes galeries parallèles abritent encore deux fours construits au xviiie siècle.
Le bois de Boulogne ;
La citadelle est entourée d’un espace boisé (60 hectares) appelé bois de Boulogne, par analogie avec celui de Paris, ou bois de la citadelle, comprenant des zones humides. Il est l’espace vert et de loisirs et détente le plus vaste de Lille, et intègre une multiplicité de micro-paysages grâce aux reliefs laissés par les travaux de fortification de Vauban. En 1929, selon le Grand hebdomadaire illustré de la région du Nord, durant la canicule, on vient y trouver un peu de fraicheur.
Cet espace fait l’objet d’un important programme de restauration écologique depuis 2003, incluant la protection des vieux bois et de bois-mort pour leur richesse en invertébrés et champignons mais aussi de l’ensemble de la faune, et comme source d’alimentation pour de nombreuses espèces dont les pics présents dans le bois. Ces aménagements ont déjà permis le retour de nombreuses espèces animales et de champignons. C’est un des éléments importants de la trame verte de la communauté urbaine de Lille.
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