Zones humides africaines

La région africaine comprend le continent continental et les États insulaires du Cap-Vert, des Comores, de Madagascar, de Maurice, de Sao Tomé-et-Principe et des Seychelles, soit un total de 53 États, dont 23 sont Parties contractantes à la Convention de Ramsar. L’étendue et la diversité des paysages de l’Afrique sont frappantes : bordée par la mer Méditerranée au nord, les océans Indien et Atlantique respectivement à l’est et à l’ouest, et l’Antarctique au sud, elle couvre 70º de latitude, plusieurs zones climatiques et une étendue considérable gamme altitudinale.

Divers types de zones humides caractérisent l’environnement africain diversifié et panoramique, des montagnes atteignant une altitude de 6 000 m en passant par les déserts jusqu’aux zones côtières au niveau de la mer. Bien que les zones humides ne représentent qu’environ 1% de la superficie totale de l’Afrique (à l’exclusion des récifs coralliens et de certaines des zones humides saisonnières plus petites), et que relativement peu d’études scientifiques y ont été entreprises par rapport à d’autres écosystèmes tels que la forêt ou les zones humides d’autres régions du monde, leur rôle important à l’appui de la biodiversité de la région et des moyens de subsistance d’importantes populations humaines ressort de plus en plus clairement des études en cours.

Répartition générale et diversité des types de zones humides

La plus grande concentration de zones humides se situe approximativement entre 15°N et 20°S et comprend des zones assez spectaculaires : les zones humides des quatre grands systèmes fluviaux (Nil, Niger, Zaïre et Zambèze) ; le lac Tchad et les zones humides du delta intérieur du Niger au Mali ; les lacs de la vallée du Rift (notamment Victoria, Tanganyika, Nyasa, Turkana, Moero et Albert) ; le Sudd au sud du Soudan et en Ethiopie ; et le delta de l’Okavango au Botswana, qui présentent tous une richesse et un caractère unique en matière de biodiversité.

D’autres types importants de zones humides se trouvent dans les zones côtières et marines salines et saumâtres le long du littoral africain. Ils comprennent les forêts de mangroves d’Afrique de l’Est s’étendant des villes côtières de Kisimayo en Somalie à Maputo au Mozambique, et dans des peuplements fragmentés mais riches le long de la côte ouest africaine du nord de l’Angola à leur limite nord au nord de l’île de Tidra en Mauritanie, couvrant un total superficie d’environ 1,7 million d’hectares. Les récifs coralliens et les herbiers marins associés se trouvent le long des mêmes limites que les mangroves, bien que principalement situés le long de la côte chaude de l’océan Indien et rarement dans l’océan Atlantique. A la liste s’ajoutent les pans/lagons côtiers et les marais tels que les complexes lagunaires Ebrié et Tadio de la Côte d’Ivoire.

Quelques milieux humides importants sont situés à l’extérieur de la zone 15°N à 20°S. Il s’agit notamment des oasis intérieures, des oueds et des chotts du nord-ouest de l’Afrique, des lagunes Oualidia et Sidi Moussa au Maroc, de la plaine inondable du fleuve Limpopo en Afrique australe, du Banc d’Arguin en Mauritanie et des zones humides de Sainte-Lucie en Afrique du Sud des plus grands systèmes estuariens du continent africain.

Des forêts d’eau douce aux lacs salés et aux immenses plaines inondables, les nombreux types de zones humides d’Afrique abritent une grande diversité de plantes et d’animaux, et leur productivité fournit les ressources naturelles essentielles à la survie d’une partie importante de la population rurale africaine.

© 2024