Carte de l’Europe au temps des invasions barbares

L’expression « invasions barbares » ou « grandes invasions » regroupe, pour la recherche historique ancienne (XIXe et début du XXe siècle), les mouvements migratoires des populations germaniques, hunniques et autres, à partir de l’arrivée des Huns dans l’Est de l’Europe centrale aux environs de 375 jusqu’à celles des Lombards en Italie en 568 et des Slaves dans l’Empire romain d’Orient en 577. Dans la recherche historique moderne, les différentes langues européennes ont renoncé au substantif « invasions » et à l’adjectif « barbares », préférant des expressions comme « migration des peuples » ou « période des migrations » (Völkerwanderung en allemand, Migration Period en anglais). En français, on utilise encore, par conservatisme linguistique (le principe de la « moindre surprise ») l’expression « invasions barbares », non avec une connotation péjorative mais en référence au barbaricum, mot par lequel les auteurs romains désignaient ce qui était hors de leur imperium (empire) ; quoi qu’il en soit, les découpages historiques sont avant tout des conceptions de l’esprit et reposent sur des conventions, avec plus ou moins de connotations idéologiques.

Ces mouvements migratoires ont eu lieu au cours de l’Antiquité tardive, et dans certains cas (par exemple l’invasion mongole de l’Europe) se sont reproduits au Moyen Âge. Ils ont pu entraîner le départ des populations romanisées, leur assimilation ou leur assujettissement, mais inversement ces populations ont aussi pu romaniser et christianiser les royaumes dits « barbares » (comme dans les cas des Wisigoths, des Francs, des Lombards).

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