Carte d’Oran

Carte d’Oran, la deuxième plus grande ville d’Algérie et une des plus importantes villes du Maghreb. C’est une ville portuaire de la mer Méditerranée, située dans le nord-ouest de l’Algérie, à 432 km de la capitale Alger, et le chef-lieu de la wilaya du même nom, en bordure du golfe d’Oran.

Plan du centre-ville d'Oran.

La ville est située au fond d’une baie ouverte au nord et dominée directement à l’ouest par la montagne de l’Aïdour (ou Murdjajo), d’une hauteur de 580 m, ainsi que par le plateau de Moulay Abd al Qadir al-Jilani. L’agglomération s’étend de part et d’autre du ravin de l’oued Rhi, maintenant couvert.

Fondée en 902 par les Andalous, Oran connaît une succession de dynasties arabo-berbères. Occupée par les Espagnols en 1509, elle est reconquise en 1792 par le bey Mohamed el-Kebir, après un premier intermède (entre 1708 et 1730) et devient le siège du beylik de l’Ouest. Pendant la colonisation française, elle connaît un développement rapide, et devient la deuxième ville d’Algérie. Après l’indépendance, elle demeure la capitale économique de l’Ouest du pays et le principal centre financier, commercial et industriel.

Plan des rues de la ville d'Oran en 1951.

En 2008, la commune comptait 609 940 habitants, alors que la population de l’agglomération oranaise était d’environ 1 000 000 habitants.

Topographie

Altitude moyenne : environ 60 m.

La ville originelle s’est installée de part et d’autre du ravin de l’oued Rhi, maintenant couvert, au pied de l’Aïdour (autrement nommé Murdjajo), et sur une surface d’environ 75 km². En fait, cinq ravins sillonnent souterrainement la ville du sud vers le nord. Ce sont, de l’ouest vers l’est :

Carte d'Oran de 1937.

Le ravin de Raz el-Aïn (ou oued er-Rhi), situé au pied de l’Aidour / Murdjajo,
Le ravin de l’Oued Rouïna, situé immédiatement à l’ouest de l’actuel lycée Pasteur (ex Lamoricière),
Le ravin de la Mina, dont l’embouchure se situe au croisement de la rue Sahraoui Meknous et du Front de Mer,
Le ravin de la Cressonnière, dont le bas est au croisement de l’actuelle rue Boussi Djilali (ex rue Monge) et du Front de Mer,
Le ravin Blanc, dont le bas, situé à l’extrémité est du port d’Oran, est enjambé par le pont Zabana.

L’altitude de la ville augmente de manière importante une fois passée la zone portuaire. Le front de mer est construit 40 m au-dessus des flots, les falaises de Gambetta culminent à plus de 50 m. La ville monte en pente douce. Elle atteint 70 m sur le plateau de Kargentah, puis 90 m dans la proche banlieue de Es Senia.

Carte d'Oran de 1887.

La ville est essentiellement construite sur un plateau calcaire situé au pied du Murdjajo ; ce dernier ainsi que ses abords sont faits d’une couche marno-diatomitique recouverte d’une complexe carboné.

Économie

Oran est un pôle économique important, comme le démontre l’organisation de cinq manifestations d’envergure mondiale en l’espace de 18 mois (2009-2010) ; notamment la 16e Conférence et Salon International sur le Gaz Naturel Liquéfié (GNL), et se sont tenus entre le 18 et le 21 avril 2010 au Centre de conventions d’Oran.

La ville jouit d’une grande attractivité économique et industrielle. La capitale de l’Ouest attire beaucoup d’investisseurs et d’hommes d’affaires, elle occupe une place de choix sur l’échiquier économique national. C’est un pôle d’attraction économique et industriel comprenant pas moins de trois zones industrielles : celle d’Arzew avec 2 610 hectares, de Hassi Ameur avec 315 ha et celle d’Es Sénia avec 293 ha. Elle dispose par ailleurs de 21 zones d’activité réparties à travers cinq communes.

Plan d'Oran et ses environs en 1760.

Depuis la période coloniale, Oran dispose d’un grand port, qui était le plus grand exportateur de toute la région Ouest.

En novembre 2014 le premier ministre Abdelmalek Sellal a inauguré plusieurs grands projets économiques :

  • L’hôtel Sheraton à la sortie est de la ville.
  • L’usine de fabrication de véhicules Renault à Oued Tlelat.
  • La plus grande station de dessalement d’eau de mer d’Algérie à El Mactâa (quasiment à l’arrêt depuis février 2019110).
  • L’usine d’ammoniac et d’urée dans la zone industrielle d’Arzew.
  • Une unité de production du GNL à Béthioua.

Secteurs d’activité

Après l’échec du modèle socialiste et des industries industrialisantes l’Algérie a changé de système économique en 1988 pour aller vers l’économie de marché. Cette mutation a favorisé l’investissement privé dans une économie d’État planifiée depuis 1962.

Carte de la baie d'Oran sur la côte de Barbarie d'après un cartographe hollandais de 1725.

Le secteur secondaire occupe une place essentielle dans le paysage économique oranais. L’industrie pétrochimique, ses dérivés énergétiques et plastique dominent le paysage économique. La présence d’hydrocarbures a permis le développement d’industries consommatrices d’énergies comme l’industrie sidérurgie et celle des matériaux de construction. Quelques autres secteurs sont bien représentés : les industries textile et agro-alimentaire. Dans ces activités le secteur public reste en monopole dans la plupart des domaines. Le secteur privé n’étant représenté que dans la plasturgie, l’agro-alimentaire, ainsi que dans les industries du bois et du papier.

Si le secteur secondaire reste important et largement dominé par le secteur public, le secteur tertiaire est en croissance rapide et est essentiellement le fait d’acteurs privés.

En matière d’énergies renouvelables, Oran a été choisie comme capitale régionale pour le bassin méditerranéen par l’ONG fondée par Arnold Schwarzenegger R20. C’est d’ailleurs sous l’égide de cette ONG que le projet pilote du « tri sélectif à la source des déchets ménagers » a été lancé.

La ville est également un haut lieu touristique. De nombreux touristes viennent découvrir ou redécouvrir cette cité méditerranéenne. « Rien n’est plus beau, rien n’est plus significatif pour celui qui aime du même amour l’Afrique et la mer Méditerranée que de contempler leur union du haut de Santa Cruz… Ce tas de monnaies blanches jetées au hasard, c’est Oran ; cette tache d’encre violette c’est la Méditerranée ; cette poussière d’or sur un miroir d’argent, c’est le sel de la plaine à travers le soleil ». Oran n’a pas perdu de son charme, depuis l’époque où Jean Grenier a couché ces mots sur du papier.

L’agglomération d’Oran compte quinze Zones d’expansion touristique (ZET).

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