Il existe différents groupes ethniques au Sénégal, les Wolofs selon les statistiques de la CIA sont le groupe ethnique majoritaire au Sénégal. De nombreux sous-groupes de ceux-ci peuvent être distingués davantage, en fonction de la religion, du lieu et de la langue. Selon une estimation de 2005, il existe au moins vingt groupes distincts de taille très variable.
Principaux groupes
Les Wolofs sont les plus nombreux (53,3 %), présents surtout dans l’ouest du pays (Ndiambour au Cayor, Waalo, Baol, Djolof, Saloum), dans le bassin arachidier du centre-ouest et particulièrement dans les grands centres urbains. Les Wolofs sont en majorité musulmans, pour la plupart affiliés aux confréries des Mourides ou des Tidjanes. Les Lébous de la presqu’île du Cap-Vert et de la Petite-Côte leur sont apparentés, mais représentent moins de 1 % de la population. L’influence des Wolofs dans le pays tend à s’accroître, linguistiquement et politiquement : on a pu parler de « wolofisation » du Sénégal.
Les Halpulaarens (littéralement « ceux qui parlent peul ») constituent le second groupe (18,8 %).Selon les enquêtes, ces deux populations sont tantôt décomptées ensemble, tantôt séparément. On trouve aussi la dénomination de Poulars. Leurs territoires sont topographiquement plus étendus que ceux des Wolofs, mais le plus souvent ce sont des régions faiblement peuplées, comme le Ferlo, la Haute-Casamance, la vallée du fleuve Sénégal surtout peuplée par les Toucouleurs, et le Badiar. Traditionnellement éleveurs et marchands nomades, ils sont aujourd’hui sédentarisés dans leur grande majorité. De nos jours l’exode rural touche davantage les Toucouleurs que les Peuls.
Le troisième groupe est celui des Sérères concentrés dans l’ouest du pays et représentant 11,5 % de la population. Ils vivent sur la Petite-Côte et dans le Sine-Saloum, notamment dans les îles du delta du Saloum. Les Ndut, les Niominkas, les Safènes et d’autres sous-groupes leur sont proches. Chez les Sérères il y a d’importantes communautés chrétiennes, mais l’islam est majoritaire. Ils ont conservé néanmoins certaines traditions de leur religion africaine antérieure.
Les Diolas de langue diola (3,7 %) sont différents des commerçants mandingues appelés Dioulas et vivent pour la plupart en Basse-Casamance où ils pratiquent surtout la riziculture et la pêche. Alors que les Dioulas ont été parmi les premiers peuples africains islamisés, les Diolas ont longuement conservé leur religion traditionnelle africaine avant de commencer à adopter l’islam ou le christianisme au XXe siècle seulement, tout en pratiquant encore des rituels d’origine animiste, qui leur sont reprochés par les chrétiens et les musulmans.
D’autres peuples vivent en Casamance : leur mode de vie est assez semblable à celui des Diolas, mais ils s’en distinguent par leurs langues et sont très minoritaires. C’est le cas des Baïnouk, des Balantes, des Manjaques, des Mancagnes, mais aussi des Karones et des Bandials.
Outre les Diolas ou Dyulas, le grand groupe des Mandingues (2,6 %) compte les Malinkés, les Socés, les Bambaras, les Diakhankés et les Soninkés (0,8 %, dont une grande partie vit le long du fleuve Sénégal et de la Falémé, dans l’ancien Royaume de Galam). Les Soninkés ont été islamisés plus tôt que la plupart des autres groupes. Il existe une importante diaspora, notamment en France, dans la région parisienne.
Peu nombreux, Bassaris et Bédiks vivent sur les hauteurs du Sénégal oriental, autour de Kédougou. Comme les Coniaguis et les Badiarankés, ils font partie du groupe Tenda.
Le Sénégal accueille en outre beaucoup d’Africains originaires d’autres pays du continent. Il y a de petites communautés ivoiriennes à Dakar, ainsi que des Nigérians, appartenant le plus souvent aux peuples haoussas. Il existe également une importante communauté marocaine plus anciennement implantée que les autres étrangers africains. Les Maliens sont aussi très présents. Les Cap-verdiens, aux racines sénégalaises et portugaises, sont nombreux à avoir obtenu la citoyenneté sénégalaise : ce sont les « Sénégalo-Capverdiens », très nombreux à Dakar.
Les Maures, investis depuis longtemps dans les activités commerciales, sont établis dans le nord et dans les villes ; parmi eux, le sous-groupe des Maures Darmanko est présent au Sénégal depuis des siècles, sur tout le territoire et c’est pourquoi les Maures sont classés comme un groupe ethnique à part entière du Sénégal.
Enfin en milieu urbain, on rencontre de nombreux commerçants Libanais et expatriés Européens.
Une sphère culturelle commune
Quelles que soient leurs origines, langues, histoires et croyances, les « ethnies » du Sénégal partagent un fond culturel commun, sans véritables barrières culturelles entre elles, où la musique, la gastronomie, l’habillement et diverses traditions se diffusent librement. Ceci a permis au Sénégal d’éviter les guerres ethniques, et les mariages interethniques y sont très fréquents. Toutes les familles comptent parmi elles, plus ou moins, un membre de chaque ethnie. L’islam sénégalais, partagé par 95 % de la population et structuré par des confréries traditionnelles qui n’apprécient pas l’extrémisme et la violence, n’a fait que resserrer la cohésion et la solidarité entre les groupes, renforçant cette tolérance et diffusant les mêmes idéaux religieux. Les valeurs chrétiennes de tolérance et de liberté ont aussi contribué à cette cohabitation paisible. Que ce soit au niveau politique, scolaire ou humanitaire, ces valeurs ont été promues par Léopold Sédar Senghor (premier président), par Elisabeth Diouf (épouse du second président), par les écoles religieuses et par les nombreuses œuvres humanitaires. Les gouvernements successifs, soucieux de maintenir l’ordre et de favoriser l’économie, ont eux aussi cherché à maintenir cette cohésion en adoptant les principes d’un état laïc.
Ceci est également valable pour les pays de la frange sahélienne, comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger qui forment avec le Sénégal une unité culturelle.
© 2024