Carte des aquifères au Sénégal

Les différentes études hydrogéologiques, hydrodynamiques, géophysiques réalisées sur le bassin sédimentaire sénégalais ont permis d’identifier quatre quatre grands systèmes aquifères correspondant aux principales formations géologiques :

  • le système aquifère superficiel dit « complexe terminal »qui regroupe les formations à dominante sablo-argileuse et sableuse du Quaternaire (QT), du Continental Terminal (CT) et de l’Oligo-miocène (OM). Intéressantes dans le sud du pays, les nappes diminuent notablement dans le Ferlo. Les réserves sont estimées à 50-75 km² ;
  • le système aquifère intermédiaire qui regroupe les formations essentiellement calcaires, karstiques par endroits, et marno-calcaires de l’Eocène (EO) et du Paléocène (PA). La nappe la plus importante est celle des calcaires paléocènes qui communique plus ou moins directement avec la nappe maastrichtienne. Elle est activement exploitée notamment pour l’alimentation en eau de Dakar dans la région de Sébikotane où elle est située à faible profondeur. Les réserves sont estimées à 100 km3 ;
  • le système aquifère profond qui concerne la seule formation sableuse à sablo-argileuse ou gréseuse du Maestrichtien (MA), s’étend sur la quasi-totalité du bassin sénégalais et constitue un immense réservoir. Les réserves sont estimées entre 300 et 500 km3 ;
  • le système aquifère du socle qui regroupe les aquifères discontinus à semi-continu de fissures et d’altération des formations granitiques et métamorphiques du Sénégal oriental (sud-est), avec des nappes dont la qualité et le volume ne sont toujours pas satisfaisants.

Ces systèmes aquifères renferment des nappes dont la profondeur, le potentiel et la qualité chimique des eaux, diffèrent d’une région à l’autre.

la nappe profonde qui correspond à celle des sables et des grès du Maestrichtien : elle couvre les 4/5 du territoire avec une potentialité de 500 000 m3 /j. Elle est la nappe la plus exploitée avec des forages atteignant parfois plus de 500 mètres de profondeur avec des débits variant entre 100 et 205 m3/h et de faibles rabattements d’affleurement ou de subaffleurement du toit du Maastrichtien, que ARCHAMBAULT (1960) qualifie de zones préférentielles d’alimentation de la nappe maastrichtienne ;

les nappes semi-profondes qui sont représentées par celles :

  • des calcaires du Paléocène à l’Est du massif de Diass à l’Ouest du Lac Tanma et dans les régions de Thiès et Fatick avec une potentialité de 68 000 m3/j. Elles sont captées à partir des forages de profondeur maximale avoisinant les 100 mètre et des puits ;
  • des calcaires du Lutétien entre Bambey et Louga d’un potentiel de 115 000 m3/j. Elles sont captées par des forages et des puits essentiellement avec une profondeur avoisinant les 100 mètres. La nappe de l’Eocène est représentée sur tout le bassin sédimentaire, excepté la zone d’affleurement ou de subaffleurement du Maastrichtien où elle a été érodée.

les nappes superficielles sont les plus accessibles et font l’objet d’une surexploitation par des puits et des forages comme c’est le cas de la nappe des sables de Thiaroye. Elles représentent la famille des nappes les plus vulnérables représentée par :

  • la nappe du continental terminal qui couvre la quasi totalité du Sénégal avec une potentialité de près de 450 000 m3/j revue à la baisse ces dernières années ;
  • la nappe des sables des alluvions du fleuve Sénégal, les sables du littoral Nord de Saint-Louis à Dakar, les sables infrabasaltiques de Dakar, les lentilles du fleuve Sénégal, les lentilles d’eau douce des îles du Saloum et de la Basse Casamance. Leur potentialité est estimée à 273 000 m3/j
  • de la nappe de l’Oligo-Miocène localisée sur la bordure méridionale du Ferlo entre Kaffrine et Tambacounda et sur la partie sud du pays (Casamance) avec un potentiel estimé à 105 000 m3/j.

la nappe de la zone du socle située dans la partie sud du pays dans la région deTambacounda. Elle est difficilement mobilisable du fait de sa discontinuité et de la compacité du réservoir. Les potentialités de l’aquifère du socle sont estimées à 3.6 millions de m3 par an avec des débits moyens variant de 6 à 10 m3/heure et pouvant atteindre localement plus de 30 m3/h. Cette nappe est actuellement captée par des forages de 40 mètres de profondeur maximale.

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