L’Amérique latine est un concept culturel désignant les Amériques où les langues romanes – langues dérivées du latin – sont principalement parlées. Le terme a été inventé au XIXe siècle pour désigner les régions des Amériques qui étaient gouvernées par les empires espagnol, portugais et français. Le terme n’a pas de définition précise, mais il est «couramment utilisé pour décrire l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale, le Mexique et les îles des Caraïbes». Au sens étroit, il désigne l’Amérique espagnole, le Brésil (Amérique portugaise), les Antilles françaises et les pays caribéens francophones créoles antillais. Le terme «Amérique latine» est plus large que des catégories telles que l’Amérique hispanique, qui fait spécifiquement référence aux pays hispanophones; et Ibéro-Amérique, un terme peu utilisé qui désigne spécifiquement les pays hispanophones, français et créolophones français et les pays lusophones laissant parfois de côté les excolonies françaises et britanniques.
Le terme Amérique latine a été utilisé pour la première fois lors d’une conférence de 1856 intitulée «Initiative de l’Amérique: idée d’un Congrès fédéral des républiques» ( Iniciativa de la América. Idea de un Congreso Federal de las Repúblicas ), par l’homme politique chilien Francisco Bilbao. Le terme a ensuite été popularisé par le gouvernement de l’empereur français Napoléon III dans les années 1860 sous le nom d’Amérique latine pour justifier l’engagement militaire de la France dans le Second Empire mexicain et pour inclure les territoires francophones des Amériques tels que le Canada français, la Louisiane française, la Guyane française, la Martinique, La Guadeloupe, Haïti et les îles antillaises françaises créoles des Caraïbes Sainte-Lucie et Dominique, dans le plus grand groupe de pays où les langues espagnole et portugaise prévalaient.
Par contre l’expression, sans définition ni périmètre universellement admis, peut par exemple aujourd’hui désigner :
selon un critère linguistique, l’ensemble des pays du continent américain où l’on parle l’espagnol, le portugais ou le français. L’Amérique latine comprend donc la majeure partie de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et une partie de l’Amérique du Nord : le Mexique. Le Canada français (Québec et le Nouveau-Brunsiwck principalement), même si l’on y parle une langue romane, le français, n’est pas considéré comme appartenant à l’Amérique latine, du fait de son intégration depuis longtemps au Canada, à l’instar des anciens territoires espagnols que sont la Floride, la Californie, etc.. Victor Armony, professeur de sociologie à l’université du Québec à Montréal, plutôt que parler de Latins du Nord ou d’Amérique latine préfère évoquer « latinité américaine du Québec ». Les autres territoires américains de langue française (que cela soit Saint-Pierre-Et-Miquelon, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy ou la Guyane, qui sont encore des territoires français ou bien Haïti) ne sont généralement pas inclus non plus dans la notion.
selon un critère géographique et culturel, tout l’espace compris de la Mexamerica au Nord, à la Terre de Feu au sud et comprenant, le Mexique, l’Amérique centrale, les Caraïbes, les pays traversés par la cordillère des Andes : le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili et l’Argentine, les pays du Cône Sud (Argentine, Chili et Uruguay) et le Brésil. Ce vaste ensemble de 22 millions de km2 et de plus de 550 millions d’habitants connaît de profondes disparités mais trouve son identité dans des histoires coloniales et des conquêtes d’indépendances similaires, des modes d’occupation de l’espace et des rapports sociaux comparables ;
selon un critère géopolitique, une « représentation […] qui va à l’encontre de la division classique et géologique du continent en trois parties », un ensemble que l’on peut opposer à l’Amérique du Nord anglo-saxonne.