Géographie du Bas-Saint-Laurent

Le Bas-Saint-Laurent est une région de l’Est du Québec, bordée au nord par le fleuve Saint-Laurent, au sud par le Nouveau-Brunswick et l’État du Maine, à l’est par la Gaspésie et à l’ouest par la Côte-du-Sud. Elle s’étend sur 28 319 km², dont 22 141 km² en terre ferme, ce qui représente un peu moins de 2 % de la superficie totale du Québec.

Répartition des types de terrains du Bas-Saint-Laurent.

Relief

Le relief bas-laurentien comporte deux éléments principaux : les plateaux des Appalaches, appelés monts Notre-Dame, et les basses terres qui occupent une étroite bande le long du littoral du fleuve Saint-Laurent. Ces deux entités sont reliées par une zone intermédiaire de contreforts. Il s’agit d’une succession de replats séparés par des ressauts qui finissent par se fondre aux plateaux. Les monts Notre-Dame sont une série d’ondulations de 600 à 700 m, qui progressent d’est en ouest. Les ondulations sont parfois interrompues par des vallées, comme celles du Témiscouata et de la Matapédia. Ces deux vallées parallèles constituent des voies de passage vers les provinces maritimes, le Maine et la baie des Chaleurs.

Carte du zonage et des terres cultivées dans le Bas-Saint-Laurent.

La bande littorale, d’une longueur de 320 km, est constituée de terres riveraines qui ont des altitudes de 0 à 250 m. Profonde de 5 km dans la partie ouest du territoire, la zone littorale atteint 25 km dans le secteur de Rimouski et se rétrécit en allant vers la limite orientale de la région. Cette zone disparaît complètement entre les municipalités de Sainte-Félicité et Grosses-Roches. Dans la partie occidentale du territoire, la plaine littorale est interrompue par des monadnocks, des crêtes rocheuses pouvant atteindre 200 m, typiques des paysages de la zone côtière bas-laurentienne.

Au Quaternaire, la région est marquée de l’empreinte des glaciations et du recul des glaces. La glaciation du Wisconsin provoque un affaissement de l’écorce terrestre qui atteint au moins 200 m dans la région de Rimouski. La déglaciation, qui survient progressivement à partir de 18 000 BP ouvre un bras de mer dans la vallée du Saint-Laurent, isolant le glacier qui recouvre le Bas-Saint-Laurent de celui de la Côte-Nord. Le relèvement isostatique crée une mer intérieure, la mer de Goldthwait, qui pénètre l’intérieur des terres et inonde le littoral jusqu’à une altitude de 200 m.

Carte des aires protégées dans le Bas-Saint-Laurent.

Le retrait de la mer de Goldthwait se fait en étapes. Depuis environ 2 000 ans, le retrait des eaux laisse apparaître un chapelet de bandes étroites de terres émergées près du littoral entre Rivière-du-Loup et Rimouski, qui sont aujourd’hui connues sous les noms de l’île aux Lièvres, l’île Verte, l’île aux Basques, l’île du Bic et l’île Saint-Barnabé.

Hydrographie

L’estuaire du fleuve Saint-Laurent, qui occupe la partie nord de la région, a joué un rôle central dans le développement du Bas-Saint-Laurent. Aux fins d’analyse, on le divise en deux régions, séparées à la hauteur de Cacouna : à l’ouest, on parle du moyen estuaire tandis qu’à l’est, on le désigne comme l’estuaire maritime ou le bas estuaire.

La région est relativement pauvre en eau douce, puisque les lacs et rivières ne représentent que 1,5 % du territoire continental. Elle comporte deux régions hydrographiques ; la première région regroupe les cours d’eau qui se déversent dans l’estuaire du Saint-Laurent et la région de la baie des Chaleurs et de Percé, dont les cours d’eau se déversent vers le Nouveau-Brunswick et l’État du Maine au sud. Les limites de ces régions ont influencé le découpage administratif du territoire en fixant certaines limites des municipalités régionales de comté.

Les plus grands bassins versants de la région se trouvent dans la partie sud du territoire. Il s’agit des bassins des rivières Matapédia (3 328 km²) et Madawaska (2 861 km²). Au troisième rang, le bassin de la rivière Cascapédia, dont la moitié du bassin de 1 701 km² se situe dans les limites de la région administrative. Parmi les rivières se jetant dans le Saint-Laurent, notons les rivières Mitis (1 812 km²), Matane (1 692 km²), Rimouski (1 621 km²), du Loup (1 046 km²) et des Trois-Pistoles (966 km²).

Le Bas-Saint-Laurent compte 2 417 lacs, dont 90 % sont de superficie inférieure à 20 hectares. Quelque 30 % de ces lacs sont situés dans la MRC de Rimouski-Neigette. Les deux plus grands lacs de la région, les lacs Témiscouata (66,82 km²) et Matapédia (38,07 km²), ont donné lieu à un établissement humain d’envergure sur leurs rives, le long des routes qui traversent les vallées. D’ailleurs, ces deux lacs se distinguent du reste des plans d’eau de la région puisqu’ils sont orientés sud-est/nord-ouest tandis que le reste suit plutôt le sens des plis et des failles des Appalaches.

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