Carte du Nord-du-Québec

Carte du Nord-du-Québec, la plus grande région administrative du Québec. À elle seule, la région représente 55 % de la superficie totale du Québec, avec ses 839 000 km², dont 121 000 km² de lacs et de rivières. La région est représentée à l’Assemblée nationale dans la circonscription d’Ungava.

Carte topographique du Nord-du-Québec.

Seulement 0,5 % de la population du Québec y vit, soit environ 40 000 personnes. Les autochtones (Cris et Inuits) forment ensemble 60 % de la population, tandis que les Québécois non autochtones constituent 40 % des habitants.

Le territoire est régi par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois de 1975 ainsi que par la Paix des Braves de 2002, qui prévoient une large autonomie politique et administrative pour les communautés autochtones et leur accordent des droits exclusifs de chasse et de pêche sur des territoires de 170 000 km², ainsi que des compensations financières. En contrepartie, le gouvernement du Québec obtient le droit de développer les ressources hydrauliques, minérales et forestières.

Le français est la langue des habitants non autochtones, mais est aussi de plus en plus utilisée comme troisième langue par les autochtones ; ces derniers ont pour langue d’usage le cri ou l’inuktitut (langue des Inuits). Au manque des efforts du gouvernement, la lingua franca entre les différentes communautés reste l’anglais.

Géographie

Sont repartis sur son territoire, en ordre d’importance : les forêts (53,9 %), les milieux humides (35,4 %), les eaux (10,4 %), les surfaces artificielles (0,4 %) et finalement les terres agricoles (0,03 %).

Le Nord-du-Québec est de loin la plus grande région administrative du Québec. Sa superficie s’étend sur 860 681 km², dont 707 164 km² qui sont terrestres, soit 51,6 % du territoire québécois. À elle seule, elle peut ainsi inclure toutes les autres régions administratives du Québec; ou bien, à titre comparatif, environ 2 fois l’Irak, ou 3 fois la Nouvelle-Zélande. Bien que très vaste, elle est aussi de loin la région la moins peuplée et la moins développée.

Le Nord-du-Québec est divisé en deux sous-régions. D’abord, le Nunavik, comprenant toute la partie septentrionale située au-delà du 55e parallèle nord. Caractérisé par un important isolement géographique, ce territoire partiellement arctique est majoritairement peuplé par les Inuits. Au sud du 55e parallèle nord, l’Eeyou Istchee Baie-James est une terre de taïga où vivent les Cris de l’Est (Eeyou Istchee) et les allochtones québécois (Jamésie). Cette sous-région possède son propre gouvernement régional, scellant une alliance politique entre les deux groupes.

Topographie

La région est partagée entre des basses-terres, comme celles de la baie d’Hudson, et des plateaux appartenant au bouclier canadien. On y retrouve cependant aussi quelques massifs, comme les monts de Puvirnituq, les monts Otish (à sa frontière avec le Saguenay–Lac-Saint-Jean) et les monts Torngat (à sa frontière avec le Labrador).

D’un point de vue cartographique, la péninsule d’Ungava se distingue nettement. Elle est bordée à l’est par la baie d’Ungava et à l’ouest par la baie d’Hudson, en partie par l’arc Nastapoka, une particularité géologique formant environ 160 degrés d’un arc presque parfait.

L’altitude minimale est de 0 m (océan Atlantique), tandis que l’altitude maximale est de 1 652 m au mont D’Iberville.

Hydrographie

Le réseau hydrographique du Nord-du-Québec est majeur. Elle est parmi les plus grandes régions productrices d’hydroélectricité au monde.

Les rivières Caniapiscau, Rupert, George, aux Mélèzes, aux Feuilles, à la Baleine et la Grande Rivière de la Baleine ont toutes un bassin versant supérieur à 26 000 km². La Grande Rivière, métamorphosée en vaste complexe hydroélectrique à partir des années 1970, possède un bassin de près de 100 000 km² qui alimente plusieurs centrales électriques, dont la plus grande du Québec : la Centrale Robert-Bourassa.

Ces aménagements de production d’hydroélectricité ont créé d’immenses « lacs », dont le réservoir de Caniapiscau, de loin la plus grande étendue dʼeau douce au Québec (4 318 km²). Il est suivi des réservoirs Robert-Bourassa et La Grande 3. Avant même la création de ces vastes réservoirs, le Nord-du-Québec comportait déjà le plus grand lac naturel de la province : le lac Mistassini. Ces gigantesques plans d’eau s’ajoutent aux milliers de lacs naturels de superficies diverses. On y retrouve aussi quelques lacs de cratère, comme le lac Wiyâshâkimî ou le célèbre cratère des Pingualuit.

Organisation territoriale

Le Nord-du-Québec se compose de :

La MRC géographique de l’Administration régionale Kativik (13 188 habitants au recensement de 2016, de population très majoritairement inuite), laquelle est formée de la majeure partie du Nunavik au nord de la région et regroupe :

  • 14 « villages nordiques » (habités), représentés directement au sein de l’administration régionale Kativik ;
  • 14 « terres réservées aux Inuits » (inhabitées de façon permanente, et homonymes des villages nordiques qu’elles environnent)
  • 1 « village naskapi » (inhabité de façon permanente, mais formant au Nord-du-Québec une enclave foncière détenue par une « terre réservée aux Naskapis » homonyme et habitée, située dans la région Côte-Nord voisine), représenté au sein de l’administration régionale Kativik ;
  • 2 « territoires non organisés » (inhabités de façon permanente) ; ils sont gérés directement par l’administration régionale Kativik ;

la MRC géographique de Jamésie (14 932 habitants au recensement de 2016) (qui n’a pas de statut de MRC officiel ni d’administration régionale, où vit une population plus mélangée de peuples autochtones et de Canadiens français), laquelle occupe la majeure partie du sud de la région et comprend :

  • 1 « municipalité » à statut particulier (immense et habitée dans certains secteurs très limités) gérée directement par le gouvernement d’Eeyou Istchee-Baie-James ;
  • 4 « villes » (habitées), formant des enclaves dans la municipalité ;
  • 7 « territoires non organisés » (inhabités) correspondant aux terres de catégorie II établies par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et qui n’ont pas encore de toponyme officiel ;

la MRC géographique d’Eeyou Istchee au nom encore provisoire (17 141 habitants au recensement de 2016, de population majoritairement crie), laquelle est formée de diverses enclaves dans la Jamésie et de quelques-unes au Nunavik :

  • 9 « terres réservées aux Cris » (habitées) et
  • 8 « villages cris » (homonymes et inhabités de façon permanente), une des terres cries ne détenant aucun village cri (car de création plus récente à la suite de la séparation d’un ancien « établissement indien » de son ancienne municipalité).

La population est ainsi composée approximativement aux deux tiers de peuples autochtones (principalement Cris et Inuits, mais également Naskapis), et un tiers de Canadiens français.

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