Population et démographie de la région de l’Oriental, Maroc

Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2014, la Région de l’Oriental compte 2.314.346 habitants, contre 1.918.094 en 2004, 65,41% sont urbains.

Carte de densité communale de la population dans la région de l'Oriental en 2014.

La région de l’Oriental, qui couvre 11,65% de la superficie du Royaume, n’abrite que 6,8% de la population nationale en 2014. Ce qui se traduit par le bas niveau de la densité régionale qui est d’environ 26,1 habitants au Km², contre environ 47,6 au niveau national.

Pour le niveau communal, la densité varie de 3% (25 communes ont une densité inférieure à 3 habitants par Km²) et 8.000 habitants/Km² au niveau de la ville de Berkane.

Taux d’accroissement de la population

L’accroissement démographique de la population urbaine de la région est attribué en plus de la fécondité naturelle, à l’extension des périmètres urbains des grandes villes, à l’émergence de nouveaux centres urbains et aussi à la migration des ruraux vers les villes.

Cet accroissement a concerné plus la préfecture d’Oujda Angad et la province de Guercif qui ont enregistré un taux d’accroissement de 1,46 et 1,6 respectivement.

La province de Driouch a enregistré une diminution de la population avec un taux d’accroissement négatif entre 2004 et 2014 (-0,55%).

Urbanisation

Carte du taux d'urbanisation dans la région de l'Oriental en 2014.

La population urbaine a connu un accroissement démographique de 2,49% par an en moyenne entre les deux derniers recensements contre une baisse de la population rurale de 0,9%. Il est prévu que cette tendance se poursuivrait au cours des prochaines années.

En conséquence, le taux d’urbanisation dans la région de l’Oriental a atteint 65,4% en 2014 contre 62% en 2004.

L’ancienne province de Nador (scindée en 2009 en deux provinces : la province de Nador et celle de Driouch) a connu une forte poussée d’urbanisation par rapport aux autres provinces de la région. Le taux d’accroissement annuel de la population urbaine dans ces provinces a atteint respectivement -0,55% et 1,12% entre 2004 et 2014. La population rurale a connu, quant à elle, une stagnation avec un taux d’accroissement de 0,9%. Cependant, Il faut noter que cette tendance à l’urbanisation est due notamment à l’émergence de nouveaux centres urbains.

Plus de la moitié de la population de la région est concentrée dans l’ancienne province de Nador et la préfecture d’Oujda Angad qui abriteraient 48% du total de la population de la région selon le recensement de 2014. Par ailleurs, les différentes provinces ont connu entre les deux derniers recensements des taux d’accroissement démographiques divergents allant de -0,55% à Driouch à 1,6% à Guercif.

Carte du taux d'accroissement de la population des Provinces et de la Préfecture de la région de l'Oriental entre 2004 et 2014.

Armature Urbaine

Deux grands groupements urbains dominent largement l’armature urbaine de l’Oriental: Oujda et le Grand Nador, concentrant plus de 48,3% de la population urbaine de la Région. Viennent ensuite trois villes moyennes qui sont Berkane, Taourirt et Guercif avec une population variant entre 90.000 et 100.000 Habitants. Treize petites villes ont une population qui varie entre 10.000 et 40.000 habitants, il s’agit de El Aioun Sidi Mellouk, Zaio, Zeghanghane, Sidi Slimane, Echcharra, Bouarfa, Selouane, Ahfir, Ain Bni Mathar, Midar, Driouch, Ben Taieb, Bni Drar et Figuig totalisant 20% de la population urbaine régionale.

8 centres dont les populations ne dépassant pas les 10.000 habitants abritent 3% de la population urbaine régionale.

L’armature urbaine de la Région comporte sept ensembles de villes d’inégale importance, dominés par les trois grands ensembles, celui d’Oujda, de Nador et des Triffa ; à côté desquels paraissent secondaires ceux des couloirs Taza Oujda et Oujda Bouarfa, mais surtout le petit ensemble de la plaine du Kart et les Oasis du Sud.

Oujda, principale ville de l’Oriental

L’agglomération d’Oujda (siège de la Région) remplit plusieurs fonctions d’ordre régional; siège des institutions et organismes régionaux, de l’Université, capitale administrative régionale, sous-régionale et préfectorale, important centre industriel siège des banques, présence d’un aéroport international et une gare bien active, centre commercial et de service de premier ordre dans la Région …etc.

La petite agglomération de Beni Drar s’est développée en fonction de la route et du commerce frontalier informel.

La conurbation de Nador abrite 22% de la population urbaine régionale en 2004, elle se compose de 8 entités urbaines. C’est l’ensemble urbain le plus dynamique de la Région.

La réflexion doit porter sur la restructuration des différentes entités urbaines et leur articulation par rapport à Nador et au port, la création d’unités économiques capables de mobiliser le savoir-faire des émigrés, et leur capital financier, l’attrait de l’investissement extra- régional marocain et étranger.

Berkane, un pôle sous régional en puissance

Entre les deux pôles urbains les plus importants de la Région, Oujda et Nador, Berkane est en train de se confirmer un troisième ensemble dans les Triffa, nettement moins complexe ; Berkane avec de petits centres satellites, dépendant de l’agriculture, dispose de possibilités d’encadrement pour son arrière-pays. Sur la côte méditerranéenne, ponctuant le Cap de l’eau, se niche le petit centre de Ras Al Ma qui est longtemps resté un village de pêcheurs adossé à la pointe rocheuse de Ras Kabdana, avant d’être doté d’un port moderne.

Les villes des couloirs steppiques

En dehors des trois principaux ensembles urbains précédents qui groupent près de la moitié de la population des villes de l’Oriental, le phénomène urbain devient rare. Les plus importantes villes ont des fonctions de relais sur de grands axes de circulation, traversant les deux couloirs steppiques qui relient Oujda au Maroc occidental, et les confins sahariens au sud.

Deux villes-étapes entre Guercif et Oujda: Taourirt et Al Aïoune, séparées par une cinquantaine de kilomètres et peuplées d’environ 145.230 habitants. C’est Taourirt, dont la population est passée de 80.024 habitants en 2004 à 103.398 habitants aujourd’hui, qui montre plus de dynamisme, et occupe le troisième rang au niveau régional, dans un espace urbain désordonné et d’extension anarchique. Toutefois, l’amélioration de la route vers Nador et la construction attendue de la voie ferrée Nador-Taourirt permettra à cette dernière d’avoir un accès direct à la mer.

Al Aïoune est relativement moins dynamique. Même si sa population a augmenté au rythme de 1,87% l’an en moyenne entre 2004 et 2014. L’établissement de la grande Cimenterie de l’Oriental (HOLCIM) toute proche, a eu des retombées importantes sur le développement rapide de la ville qui reste toutefois sous l’influence d’Oujda.

Beaucoup moins fréquenté que le couloir de Taza- Oujda, et débouchant sur le désert, l’axe des hauts plateaux ne comporte que 3 petites villes, très éloignées l’une de l’autre: Ain Bni Mathar, Tandrara et Bouarfa, vivant de l’activité pastorale (souk de bétail) et des services rendus aux populations nomades.

Bouarfa, chef-lieu de la Province de Figuig, a vu sa population quadrupler entre 2004 (25947 habitants) et 2014 (28846 habitants). Plus modeste, mais tout aussi dynamique, Aïn Bni Mathar, qui se développe grâce à son grand souk de moutons et son petit périmètre irrigué, compte près de 13526 personnes. Entre les deux villes, Tendrada demeure une bourgade relativement stagnante.

En dehors des ensembles urbains de la zone méditerranéenne principalement dominés par Nador et secondairement par Berkane, et ceux des couloirs de communication commandés et polarisés par Oujda, l’urbanisation disparaît. Seules quelques oasis émergent dans le grand Sud, à la porte du désert et dans le Haut Atlas Oriental.

La plus importante est incontestablement Figuig, agglomération jadis très florissante, mais condamnée par la suite à l’enclavement par une frontière de plus en plus étanche. L’oasis est en train de péricliter sous l’effet combiné de l’extension des constructions sur l’espace agricole limité et la diminution des disponibilités en eau d’irrigation.

L’émigration, a causé la régression de l’effectif de population passant de 12.577 en 2004 à
10.872 en 2014 avec un taux d’accroissement annuel moyen de l’ordre de -1,45%.

Dans la plaine du Kart, est en train de naître un petit ensemble urbain formé de Ben Tayeb, Driouch, Midar, petites villes dynamiques, mais à extension démesurée et improvisée, animées par les apports monétaires de l’émigration et l’activité agricole. Ces trois centres totalisent actuellement près de 44.019 habitants.

Les centres miniers constituent un ensemble à part, tous en crise. Le plus important est Jerada, dont l’essor passé s’est fondé sur l’extraction charbonnière exclusivement, à l’écart de la route, rongé par l’habitat clandestin, ce qui lui donne un aspect anarchique et éclaté auquel s’ajoutent un environnement défiguré et une émigration accélérée. Ainsi la population de la ville de Jerada est restée presque stagnante ( 43.916 habitants en 2004 à 43.506 en 2014) avec un taux d’accroissement annuel moyen de l’ordre de -0,09%.

Les autres centres ; Boubker, Touissit et Oued Al Himer ont connu une évolution bien mouvementée, en raison des fluctuations enregistrées par l’extraction minière (plomb et zinc). Leur population, composée essentiellement de mineurs, dont la majeure partie vient d’ailleurs, a fortement diminué avec la fermeture des mines et la chute de la production minière.

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