Hydrographie de Drâa-Tafilalet

Dans la région Drâa-Tafilalet, comme en zone présaharienne, les ressources en eau sont composées des eaux de ruissellement que véhiculent des oueds qui prennent leur origine dans le Haut Atlas, et des eaux souterraines qui sont réparties dans plusieurs bassins hydrogéologiques.

Schématisation simplifiée d'une Khattara Marocaine et qui montre les différentes composantes de cette construction.

Les eaux superficielles : Le réseau hydrographique composé par les systèmes Drâa, ZiZ, Gheris et Guir, prend sa naissance dans le Haut Atlas, et l’Anti Atlas pour le Maider. L’écoulement, orienté vers le sud dans des oueds qui drainent différents bassins versants, a non seulement rendu la vie possible dans une région aride, mais a contribué à la mise en place d’un type de structuration du territoire articulée sur la présence des oasis et marqué par des discontinuités spatiales. Au niveau du Barrage Hassan Addakhil dans le bassin du Ziz, les apports moyens sont de 104 Mm³/an, soit un module de 3,3 m³/s. Pour le bassin de Ghéris, les apports moyens enregistrés à Tadighouste sont de 38 Mm³/an, soit un module de 1,20 m³/s ; et pour le bassin de Guir, les apports moyens enregistrés à Tazouguerte sont de 45 Mm³, soit un module de 1,4 m³/s.

Les eaux souterraines : La région renferme un système aquifère composé des nappes quaternaires : Errachidia, Tinjdad, Goulmima, Boudnib-Bouanan et Tafilalet (Erfoud, Rissani, Fezna-Jorf), de la nappe du Bassin Crétacé (Infra-Cénomanien, Turonien et Sénonien) de la nappe de l’Anti Atlas, de la nappe du Haut Atlas.
Les Sources d’eau: Selon l’origine hydrogéologique, on distingue deux groupes de sources :

  • Les sources émanant des formations calcaires du Turonien qui totalisent un volume annuel d’environ 14 Mm³/an.
  • Les sources d’origine jurassique qui fournissent un écoulement annuel de l’ordre de 38 Mm³/an.

Ces sources accusent d’importantes fluctuations saisonnières et inter annuelles. De fortes baisses des réserves renouvelables ont été enregistrées à cause des périodes de sécheresse successives et prolongées.

Les Khettaras : Le Drâa-Tafilalet dispose d’un patrimoine hydraulique ingénieux de mobilisation des eaux souterraines vers les oasis : les Khettaras. La khettara est une galerie drainante amenant par gravité l’eau de la nappe phréatique à la surface du sol à des fins d’irrigation et d’eau potable. Cette technique traditionnelle d’irrigation fût introduite par les agriculteurs du Tafilalet au cours du XIIème siècle. La longueur d’une khettarta au Tafilalet varie de quelques centaines de mètres à 20 km et la profondeur en tête de 6 à 18 mètres.

Ce système de mobilisation de l’eau par gravité, plus écologique et en harmonie avec la nature, est une méthode de mobilisation durable qui permet d’utiliser l’eau des nappes avec prudence et efficacité.

Les barrages : Les efforts d’aménagement des ressources en eau entrepris depuis l’indépendance pour la satisfaction des besoins en eau potable et agricole ont permis de mobiliser environ 50% du potentiel disponible. En plus de la réalisation des grands barrages Hassan Addakhil et Mansour Eddahbi, de petits barrages (Akkrouz, Achbarou, Akka N’oussikis, Itzar, Boutaaricht, Douiss, Taghdout …), des efforts ont porté sur la gestion rationnelle des ressources en eau affectées à l’irrigation, l’organisation et l’encadrement des exploitations agricoles.

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