La faune et la flore de Guelmim-Oued Noun

Malgré les conditions climatiques défavorables, la région dispose d’un couvert végétal plus ou moins important, et d’une faune ayant su s’y adapter.

La Flore

Superficies des essences forestières naturelles dans Guelmim-Oued Noun, en 2011.

La région Guelmim-Oued Noun abrite un espace forestier très particulier caractérisé par des espèces d’arbres rares comme l’acacia, surtout dans les provinces d’Assa-Zag et Es-Smara ; et qui a un rôle écologique et touristique. Cet espace est relativement dense dans les provinces nord-ouest, Guelmim et Sidi Ifni, et il est caractérisé par la dispersion dans les zones sahariennes, provinces d’Assa-Zag et Es-Smara.

Les plantes se sont adaptées au milieu pour réduire l’évaporation et augmenter l’absorption d’eau : feuilles très petites, racines très longues capables de plonger dans les couches les plus humides du sol (acacias, tamaris), accumulation d’eau dans les tissus et feuilles recouvertes de cire (succulentes), perdre ses racines et se laisser transporter pour absorber l’humidité de l’atmosphère (roses de Jéricho), sucer la lymphe des racines des autres plantes (cystanche), perdre ses feuilles en cas d’aridité et les laisser pousser en saison humide (zilla), rendre ses feuilles immangeables (pommier de Sodome), …

Diagramme schématique du palmier dattier (Munier, 1973).

On peut trouver quelques arbustes isolés (tamaris, acacias) dans le lit des oueds. Les rares averses peuvent entraîner la pousse d’une maigre prairie temporaire, l’acheb, recherchée par les nomades.

Le palmier dattier, introduit par les arabes, est indispensable à l’existence de l’homme dans les oasis : les dattes sont un aliment très énergétique, les troncs servent à la fabrication des poutres, le feuillage sert à la fabrication des paniers, cordes, nattes et couverture pour les cabanes, … il protège du soleil les arbres fruitiers qui, à leur tour, abritent les cultures maraîchères.

On distingue deux types d’espace forestier : Les forêts naturelles qui occupent une superficie de 99.870 ha, et représentent à peine 1% du total national et les espaces boisés qui couvrent 4.121 ha, selon les statistiques de l’inventaire national forestier. La province de Guelmim en concentre 38%.

Le domaine forestier régional bien que diversifié, est très vulnérable devant un ensemble de facteurs exogènes, notamment les conditions climatiques sévères et la pression humaine marquée par les incendies, le surpâturage et le défrichement des arbres.

Les efforts de reboisement entrepris par le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, sont comme suit :

Superficies reboisées 2010-2012 (en hectares) *
Région et provinces Provisoires Existantes
Guelmim – Oued Noun 1 300 2 821
(Sidi Ifni, non incluse)
 Assa-Zag 600 805
 Guelmim 500 1 716
 Tan-Tan 200 300

Le dromadaire (Camelus dromedarius).

Cet espace est exposé à la dégradation à cause de son exploitation anarchique par les habitants et les opérations lentes de reboisement. Les opérations de préservation,de qualification et de développement s’imposent.

La Faune

Les animaux ont également mis en place des stratégies pour économiser l’eau et éviter la chaleur excessive : couche épaisse de chitine et vie sous terre pour les scorpions et insectes, récupération de la vapeur d’eau contenue dans l’air pulmonaire en le faisant condenser dans les narines, production de fèces hyper asséchées et d’urine très concentrée voire solide chez certains oiseaux, perte des glandes sudoripares, couleur claire de la robe pour réfléchir le soleil, recherche d’eau et de nourriture la nuit, accumulation d’eau dans des poches internes, surdimensionnement des oreilles qui servent de radiateur pour réguler la déperdition calorifique (fennecs, chat des sables), pelage à poils courts permettant une meilleure thermolyse, augmentation de la température interne pour éviter de transpirer…

Les animaux emblématiques du désert sont l’addax, la gazelle dorcas et le fennec et le principal animal du Sahara reste le dromadaire.

Le couvert végétal se dégrade face à l’augmentation de la demande de bois comme combustible domestique. À l’avenir, l’exploitation d’énergies renouvelables, solaire et éolienne s’imposera pour protéger les arbres.

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