La désertification dans le gouvernorat de Gabès
L’aridité du climat; l’irrégularité des précipitations, la fragilité des ressources pédologiques et du couvert végétal sont autant de conditions naturelles qui ont marqué l’état de l’environnement et qui l’ont rendu d’autant plus sensible à la désertification. Les limites de l’agriculture extensive ont poussé à la culture de sols fragiles et à la surexploitation des parcours.
Les risques de la désertisation ne se limitent pas à l’ensablement qui s’étend sur d’assez grandes superficies, surtout pendant les périodes de sécheresse prolongée et accentuée. La carte de la sensibilité à la désertisation, même si elle se rapporte à une situation ancienne, résume les inégalités spatiales de la sensibilité du milieu à la désertisation. Les zones les plus sensibles sont dans les plaines (Menzel El Habib, Aradh, Jeffara) où les excès de pâturages et de cultures sur des sols fragiles accentuent les risques. Ces zones sont entourées de terres de sensibilité moyenne quand elles sont à l’abri du surpâturage et qu’elles bénéficient d’une relative protection par la végétation naturelle.
L’étude de l’érosion menée dans le cadre du Plan d’Action Régional de Lutte contre la Désertification pour le gouvernorat de Gabès montre les degrés de gravité de l’érosion et leur extension :
« Le gouvernorat de Gabès est très affecté par l’érosion hydrique et éolienne. En effet, environ 91 % de la superficie totale du gouvernorat sont affectés par une érosion moyenne à forte. Les zones d’érosion forte nécessitent des interventions urgentes et à court terme. Elles couvrent environ 392192 ha soit 55 % de la superficie totale du gouvernorat. Les zones d’érosion moyenne nécessitant des interventions à moyen et long terme couvrent 258705 ha soit 36 % de la superficie totale du gouvernorat. Les zones d’érosion faible, pouvant être protégées généralement par des façons et pratiques culturales conservatrices, couvrent environ 65769 ha soit 9 % de la superficie totale du gouvernorat. »
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