Carte de la Russie kiévienne, 1015-1113

La Rusʹ de Kiev était un État et plus tard un amalgame de principautés d’Europe de l’Est et du Nord de la fin du IXe au milieu du XIIIe siècle. Le nom a été inventé par les historiens russes au XIXe siècle. Englobant une variété de régimes politiques et de peuples, notamment slaves orientaux, nordiques et finlandais, elle était dirigée par la dynastie ruthène, fondée par le prince varègue Riourik. Les nations modernes de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine revendiquent toutes la Russie kiévienne comme leur ancêtre culturel, la Biélorussie et la Russie en tirant leurs noms, et le nom Rusʹ de Kiev dérivé de ce qui est aujourd’hui la capitale de l’Ukraine. A son apogée au milieu du XIe siècle, la Russie kiévienne s’étendait de la mer Blanche au nord à la mer Noire au sud et des sources de la Vistule à l’ouest jusqu’à la péninsule de Taman à l’est, unissant les tribus slaves de l’Est.

Selon la Chronique primaire, le premier dirigeant à unir les terres slaves orientales dans ce qui allait devenir la Russie kiévienne fut Oleg le Sage (r. 879-912). Il étendit son contrôle depuis Novgorod vers le sud le long de la vallée du Dniepr pour protéger le commerce des incursions khazares venant de l’est, et prit le contrôle de la ville. Sviatoslav Ier (r. 943-972) réalisa la première expansion territoriale majeure de l’État, menant une guerre de conquête contre les Khazars. Vladimir le Grand (r. 980-1015) répandit le christianisme par son propre baptême et, par décret, l’étendit à tous les habitants de Kiev et au-delà. La Russie kiévienne atteint son apogée sous Iaroslav le Sage (r. 1019-1054) ; ses fils se sont réunis et ont publié son premier code juridique écrit, la Rousskaïa Pravda, peu de temps après sa mort.

L’État a commencé à décliner à la fin du XIe siècle, se désintégrant progressivement en diverses puissances régionales rivales tout au long du XIIe siècle. Il fut encore affaibli par des facteurs externes, tels que le déclin de l’Empire byzantin, son principal partenaire économique, et la diminution concomitante des routes commerciales traversant son territoire. Il tomba finalement face à l’invasion mongole au milieu du XIIIe siècle, bien que la dynastie Rurik continue de régner jusqu’à la mort de Féodor Ier de Russie en 1598.

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