L’extrême aridité du climat; l’irrégularité des précipitations, la fragilité des ressources pédologiques et du couvert végétal sont autant de conditions naturelles qui ont marqué l’état de l’environnement et qui l’ont rendu d’autant plus sensible à l’action humaine. Les limites de l’agriculture extensive ont poussé à la culture de sols fragiles et à la surexploitation des parcours et au défrichement des rares buissons et arbustes naturels qui subsistent avec difficulté.
Les risques de la désertification ne se limitent pas à l’ensablement qui s’étend sur d’assez grandes superficies, surtout pendant les périodes de sécheresse prolongée et accentuée. La carte de la sensibilité à la désertification, même si elle se rapporte à une situation ancienne, résume les inégalités spatiales de la sensibilité du milieu à la désertification. Les zones les plus sensibles sont dans les cuvettes et les dépressions du nord (cuvette de Sidi Aïch) et de l’ouest (OumLaraies et Redeyf). Elles concernent les sols les plus fertiles et les plus intensément exploitées par les cultures et les parcours et où les excès de pâturages et de cultures sur des sols fragiles accentuent les risques. Ces zones sont entourées de terres de sensibilité moyenne quand elles sont à l’abri du surpâturage et qu’elles bénéficient d’une relative protection par la végétation naturelle et les travaux de conservation des eaux et sols. Les terres sensibles et moyennement sensibles à la désertification couvrent près de 45% des terres, et elles sont situées essentiellement à l’ouest et au sud du gouvernorat. Les terres les moins sensibles à la désertification correspondent aux hautes terres et aux pourtours des zones humides, épargnées par les cultures et le surpâturage.
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