Le bassin minier de Gafsa se caractérise par sa richesse en phosphate, exploitée depuis la période coloniale. « Le sous-sol du gouvernorat de Gafsa renferme le bassin phosphatier le plus étendu de la Tunisie. Les premiers gisements de phosphate de calcium ont été identifiés en avril 1885 sur le versant de Jebel Thelja par Philippe Thomas… A partir de 1896, date de création de la Compagnie de Phosphate et de Chemin de Fer de Gafsa, une nouvelle activité industrielle des phosphates a vu le jour dans le pays. Les premières excavations ont commencé dans la région de Metlaoui et vers 1900, la production de phosphate marchand atteint un niveau de 20000 tonnes. Après ces débuts, la Compagnie de Phosphate et de Chemin de Fer de Gafsa a connu tout le long de sa longue histoire une série de changements structurels avant d’acquérir son statut actuel et de devenir, en janvier 1976, la Compagnie des Phosphates de Gafsa, CPG. »
L’extraction de phosphates est passée de 9,2 millions de tonnes en 1989 à 11,6 millions de tonnes en 2008. Elle est passée par trois phases : une phase de stagnation et de baisse de la production entre 1989 et 1993, puis une phase de croissance continue de 1994 à 2000 qui a permis d’atteindre une extraction de 14,6 millions de tonnes en 2000. La troisième phase comprise entre 2000 et 2008 s’est caractérisée par une stabilisation de l’extraction au niveau de 12 millions de tonnes. La production de phosphates a suivi une tendance parallèle à celle de l’extraction en passant de 6,6 millions de tonnes en 1989 à 7,6 millions de tonnes en 2008 et en passant par un pic de 8,3 millions de tonnes en 2000.
Les ventes de phosphate ont progressé de 6,2 millions de tonnes en 1989 à 8 millions de tonnes en 2008. Elles ont varié entre 7 et 7,5 millions de tonnes durant la période 1995-2007.
Les sables à quartz très blancs, étudiés à Jebel Attaf à l’Est de Gafsa. Les utilisations industrielles sont assez diversifiées (verrerie, verre plat, gobeleteries, bouteilleries, fonderie, fabrication de moules, matériaux de construction à haute résistance mécanique, briques isolantes, béton armé aéré) et les réserves importantes (100 millions de tonnes).
farines siliceuses ou Cherts ont été répertoriées dans les monts de Redeyef. Les réserves sont estimées à 15 millions de tonnes et les usages industriels assez variés (filtration du soufre, filtration des huiles végétales, filtration de la bière, filtration du vin, filtration de l’acide phosphorique 54%, filtration des eaux dans les stations de dessalement de la SONEDE)
Les pierres marbrières se sont révélées prometteuses à Jbel Orbata (10 millions de tonnes de réserves) et permettraient des usages multiples (pierres marbrières, granulats pour voiries, génie civil et ballast).
Les carbonates de calcium qui affleurent à Jbel Sehib et Jbel Stah sont disponibles en des réserves de 100 millions de tonnes et pour des usages industriels très variés (matériaux de constructions, ciment Ultimax, ciment blanc, matière de charge, produits détergents, peinture, PVC, papeterie, verrerie, céramique, sucrerie).
Substances utiles répertoriées
Dans le cadre de la recherche de solutions aux problèmes de réserves du bassin minier, des recherches géologiques et géochimiques ont été menées en vue de répertorier les substances utiles pouvant être exploitées industriellement. Les travaux de cartographie et d’inventaire ont permis d’identifier les substances minérales suivantes:
Les dolomies blanches qui affleurent largement dans les terrains éocènes du bassin de Gafsa et notamment à Moularès et M’Zinda (délégation de M’Dhilla). Les réserves répertoriées sont importantes et les utilisations industrielles diversifiées (Céramiques, produit de charge, papeterie, verrerie),
Le gypse présent à Jbel Oum El Khecheb (dans le recouvrement du gisement de phosphate de la région de Métlaoui). Les réserves sont estimées à 30 millions de tonnes et les applications industrielles portent sur Source : CPG, PCG les plâtres, les ciments (Portland- et Ultimax) et les produits de charge,
Les sables feldspathiques de Jebel Sidi Aïch serviraient à fabriquer du gré, de la céramique (biscuits et Carte 33 : Substances utiles émaux), de la verrerie et de la porcelaine. Les réserves sont estimées à 30 millions de tonnes,
Les argiles rouges du Pliocène, étudiées de façon concluante dans les environs de M’Dhilla pour les briques creuses et pleines et leurs réserves sont estimées à 100 millions de tonnes.
Cartes connexes : « Exploitation minière dans le gouvernorat de Gafsa »