Géographie du gouvernorat de Siliana

Géographie du gouvernorat de Siliana

Le gouvernorat de Siliana se caractérise d’une part par un relief varié et accidenté, d’autre part par les formes de transition qui occupent une grande place, sont dominés par des massifs montagneux. Aussi, Siliana se distingue par un réseau hydrographie dense.

Un relief varié et accidenté

Ces reliefs s’étendent entre le Haut Tell d’une part et la dorsale d’autre part, le relief du gouvernorat de Siliana est
varié et accidenté. Les formes de transition, collines et plateaux, y occupent une grande place mais sont dominés par des massifs montagneux dont l’importance grandit à mesure qu’on s’éloigne du centre du gouvernorat. Ici la prépondérance est, par contre, donné aux plaines et aux terrains déprimés alors que les plus importants et les plus accidentés appartiennent à la partie Sud et Sud-est du gouvernorat. Mais quelque soit leurs caractéristiques, les différents domaines topographiques ont en commun le fait qu’ils sont allongés du Sud-ouest vers le nord-est et que la plupart des unités orographiques qui les composent répondent à cette même orientation atlasique. D’autre part les pentes sont souvent très découpées par un réseau hydrographique dense à vallées parfois profondes et difficiles. Une grande partie d’un tel réseau rejoint l’Ouest de Siliana, le cours d’eau le plus important du gouvernorat et affluent de rive droite de Mejerda.

Les massifs montagneux

Les massifs les plus importants se trouvent dans les parties méridionales du gouvernorat. Ils sont toujours très apparents dans le paysage et parfois très imposants. Ces massifs ayant des altitudes plutôt modestes, leur point le plus élevé, qui est en même temps le point culminant de la région, n’est qu’à 1322 m (Jbel Skarna). Les sommets qui prolongent cette montagne vers le Nord dominant la ville de Makthar du coté occidental culminent à 1294 m.

Du côté de la dorsale, les Jbels de Bargou, Serj, Ballouta et Kesra culminent respectivement à 1268 m, 1358 m, 1201 m et 1175 m. vers le Sud-ouest les altitudes les plus élevéesappartiennent surtout aux massifs de Jbel Skarna (1321 m), Jbel Bargou (1226 m), Jbel Gsayir (1045 m) et Jbel Sidi Ben Habbes (1042 m).

Si de tels reliefs sont particulièrement apparents dans le paysage c’est en fait grâce à leur aspect massif et surtout à leur forme étirée en crêtes parfois longues de plusieurs kilomètres. Un tel profil est fondamentalement commandé par leur structure géologique. Car il s’agit le plus souvent de structures anticlinales dans lesquelles une place prépondérante revient aux roches dures notamment les différentes formations calcaires crétacées et éocènes. Dans les massifs du Serj, Ballouta et surtout de Bargou le crétacé inférieur, souvent de faciès récifal, est particulièrement résistant. Ceci n’a cependant pas interdit l’érosion d’être active, parfois d’une manière spectaculaire aussi bien sur les sommets que sur les versants. Les eaux courantes ont, en exploitant les passages argileux et marneux ainsi que les différentes faiblesses tectoniques, certains massifs étant hachés de failles, réussi à encaisser profondément et à dégager plusieurs formes dérivées.

Les montagnes des parties centrale et septentrionale du gouvernorat ont des altitudes toujours inférieures à 1000 m et le plus souvent comprises entre 700 et 850 m. pourtant elles sont toujours bien apparentes et se détachent nettement dans le paysage grâce surtout à leur forme en crêtes allongées. Presque partout, ces structures anticlinales ont été réduites à une succession de reliefs monoclinaux aux contours assez émoussés et traversés par un réseau très dense, de vallées tantôt profondes et étroites et tantôt évasées. Le passage est d’autant plus découpé que la place des formations marneuses est importante, Jbel Kifane Ali Soussi et ses environs en donnent les illustrations les plus remarquables.

Les plateaux

Présents dans différents endroits, les plateaux montrent souvent un grand développement. Certains occupent le pied des massifs montagneux, d’autres appartiennent au contraire aux parties les plus élevées du relief et portent même des altitudes parmi les importantes du gouvernorat.

Ces derniers généralement les plus étendus et les plus remarquables dans le paysage, se trouvent au Sud et au Sud-est du gouvernorat où ils coïncident, avec des bancs calcaires, crétacés surtout épais, résistants et faiblement inclinés ou horizontaux. Ceci leur a assuré une certaine immunité contre l’érosion permettant à la surface de conserver une certaine régularité, voire une monotonie au niveau du paysage d’ensemble.

Dans les piémonts, le paysage de plateaux apparait très souvent à la faveur d’une morphologie de glacis d’érosion ou d’accumulation. La régularité topographique est alors assurée surtout par des croutes calcaires quaternaires assez immunisantes contre l’érosion. Là où les eaux courantes ont réussi à percer les différentes carapaces calcaires l’occasion a été donnée à la prolifération des formes d’érosion dans les couches tendres sous-jacentes conduisant parfois à la naissance d’un réseau de ravins ramifiés, profonds et très difficiles à circonscrire dans le paysage. Mais dans l’ensemble, la morphologie reste, dans l’aire des plateaux, bien moins variée et surtout moins accidentées que celle des Jbels et même des collines.

Les collines

Ce sont les formes les plus fréquentes. Elles apparaissent pratiquement dans les différentes parties du gouvernorat avec toutefois une place plus importante au Nord-Ouest et dans la partie centrale du gouvernorat.

A première vue, ces formes peuvent paraitre identiques et monotones. En fait elles sont variées tant par leur aspect de surface que par leur localisation par rapport aux autres unités topographiques et par leur place dans le paysage. Au contact des massifs montagneux elles sont souvent allongées et caractérisées par des sommets relativement étroits car elles résultent généralement du découpage de reliefs monoclinaux du type crêtes et barres. Dans d’autres cas, elles se caractérisent par leurs sommets plats et sont souvent bien tranchées dans le paysage. Ceci est fréquent surtout dans la partie méridionale du gouvernorat où les collines résultent du découpage, par les eaux courantes, des plateaux à topographie de surface régulière commandée par des formations géologiques horizontales ou faiblement inclinées. Mais le cas le plus fréquent est celui des collines au profil convexe dû à la prépondérance des roches tendres argileuses et surtout marneuses dans leur ossature. Ceci a favorisé une érosion parfois très accidentée par de nombreuses vallées creusées dans les passages les moins résistants, ainsi que par la multitude de corniches qui apparaissent à différents niveaux de leurs versants à chaque fois qu’un horizon de couche dur est mis au jour.

Les plaines

Elles occupent des positions variées mais souvent toujours empruntées par les cours d’eau les plus importants.
Les plaines du gouvernorat de Siliana sont constituées principalement par :

  • La plaine d’El Aroussa qui s’étend de Gâafour à Bouarada ;
  • La plaine de Bouarada qui s’étend jusqu’à El Fahs ;
  • La plaine du Krib qui s’étend de Bourouis jusqu’à Dougga ;
  • La plaine de Borj Massouidi qui s’étend du Krib jusqu’à Oued Tessa ;
  • La plaine de Siliana qui entoure la ville de Siliana ;
  • La plaine de Rouhia qui s’étend de part et d’autre de la route régionale RR71 jusqu’à Sbiba ;
  • La plaine de Fidh Hammed qui s’étend jusqu’à Oued El Htab.

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