Remparts et portes de Tunis
Dès les premiers temps de sa fondation, Tunis est considérée comme une importante base militaire. Le géographe Al-Yaqubi affirme qu’au début du IXe siècle « Tunis était entourée d’un mur de briques et d’argile sauf du côté de la mer où il était de pierre ». Souvent endommagée voire totalement détruite au cours du Moyen Âge, l’enceinte conserva toujours son tracé d’origine. Elle était parsemée de différentes portes. Bab El Jazira, sans doute la plus ancienne porte de la muraille méridionale, ouvrait sur les routes du Sud et de Kairouan. Bab Cartagena donnait accès à Carthage d’où étaient ramenés les matériaux de construction nécessaires à la ville. Bab Souika (d’abord appelée Bab El Saqqayin) avait le rôle stratégique de garder les routes vers Bizerte, Béja et Le Kef. Bab Menara (d’abord appelée Bab El Artha) ouvrait la médina vers le faubourg d’El Haoua. Quant à Bab El Bhar, elle permettait l’accès aux quelques fondouks où vivaient les marchands chrétiens de Tunis.
Au début du règne des Hafsides, deux nouvelles portes sont percées au XIIIe siècle : Bab Bnet et Bab Jedid. Avec le développement de la capitale, deux faubourgs émergent à l’extérieur des remparts : Bab El Jazira (au sud) et Bab Souika (au nord). C’est pourquoi, le souverain hafside Abû Darba Muhammad al-Mustansir al-Lihyânî ordonne, au début du XIVe siècle, la construction d’une seconde enceinte englobant la médina et ses deux faubourgs extérieurs. Elle est dotée de six portes : Bab El Khadra, Bab Saadoun, Bab El Allouj (d’abord appelée Bab Er-Rehiba), Bab Khalid ou Bab Sidi Abdallah Cherif, Bab El Fellah et Bab Alioua.
À l’époque ottomane, quatre nouvelles portes sont ouvertes : Bab Laassal, Bab Sidi Abdessalem, Bab El Gorjani et Bab Sidi Kacem. La ville de Tunis conserve certaines portes — Bab Saadoun, Bab El Khadra, Bab El Bhar, Bab Jedid et Bab Sidi Kacem — qui ouvraient l’ancien mur qui a disparu en grande partie.
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