Les ressources en eau dans le gouvernorat de Monastir

Carte des nappes phréatiques du gouvernorat de Monastir.

Les ressources en eau dans le gouvernorat de Monastir

Les ressources en eau dans le gouvernorat de Monastir sont limitées et ne répondent pas aux besoins domestiques, agricoles, industriels et touristiques de la région. En été, la demande d’eau dépasse de loin les ressources, ce qui cause des coupures répétées de l’alimentation en eau, notamment au cours des dernières années. A part les eaux ramenées du Nord du pays, les ressources en eau du gouvernorat de Monastir consistent principalement en nappes phréatiques et profondes, en barrages et en lacs collinaires collectant les eaux de surface. Les grands ouvrages d’art visant la collecte des eaux de surfaces sont rares au gouvernorat de Monastir et correspondent à un seul barrage dans la délégation de Bembla dont la capacité de rétention ne dépasse pas 170 milles m³ et 8 lacs collinaires, dont 5 à Beni Hassen pouvant retenir ensemble 289 milles m³ et 3 à Zeramdine ayant une capacité totale de rétention de 124 milles m³.

Les nappes phréatiques constituent la première source d’eau à l’intérieur du gouvernorat de Monastir. Elles sont au nombre de 10 et offrent ensemble des ressources aquifères de 9.9 millions de m³. Environ 97% de ces ressources sont exploitées grâce à 2903 puits, dont 627 puits (22%) pompent la nappe de Bekalat toute seule, ce qui a y rehaussé le taux d’exploitation à 150%. Trois autres nappes sont surexploitées et correspondent à celle d’El Mzaougha (140%), Zeramdine-Beni Hassen (142%) et El Ghnada (200%). En revanche, les nappes les moins exploitées correspondent à celles de Monastir (50%), Jammel-Bembla (57%) et Moknine (81%). Les caractéristiques quantitatives et qualitatives médiocres, notamment la salinité élevée des eaux de ces nappes expliquent probablement leur sous-exploitation.

Les ressources en eau des cinq nappes profondes du gouvernorat de Monastir dépassent légèrement les 6 millions de m³ et sont exploitées grâce à 50 puits. Ce nombre relativement bas de puits n’a pas empêché la surexploitation générale des nappes profondes de la région. En effet, en 2017 les volumes en eau exploités sont de l’ordre de 6.33 Mm³, alors que les ressources n’ont pas dépassé à la même date 6.1 Mm³. Ainsi, le rapport Exploitation/Ressources est de l’ordre de 1.04 pour tout le gouvernorat. La nappe profonde de Zeramdine-Beni Hassen s’approprie toute seule de la moitié des ressources d’eau profondes du gouvernorat et de 72% des puits, ce qui explique la forte exploitation qui y atteint 182%. Les quartes autres nappes profondes sont nettement sous-exploitées et ceci revient très probablement à leurs caractéristiques quantitatives et qualitatives médiocres.