Pour la majorité des pays de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l’étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. À titre d’exemple, 45 % des recettes publiques de l’Arabie saoudite, 55 % de son PIB et 90 % de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l’exploitation de ses gisements pétroliers.
Géologie pétrolière du Moyen-Orient
Géologiquement, le golfe Persique est une énorme plate-forme (socle cristallin recouvert de sédiments). L’épaisseur de sédiments dépasse 6 km dans le golfe lui-même, et toutes les ères géologiques depuis le Cambrien sont représentées.
Vers le sud-ouest, l’épaisseur de sédiments diminue progressivement jusqu’au point où le socle granitique affleure. La limite nord-ouest est plus soudaine, correspondant à la « suture » entre les plaques arabique et eurasienne (monts Zagros).
Les deux principaux faciès de roches sources sont les couches Silurienne et Jurassique. Les contours des zones matures sont reportés sur la carte. Les roches siluriennes, du fait de leur profondeur d’enfouissement, sont principalement génératrices de gaz naturel, sauf dans les extensions vers le sud-ouest. Le gaz qu’elles ont produit a chargé la formation « Khuff », une strate de carbonates datant du permien.
Les schistes et les marnes jurassiques, plus récentes et donc moins profondes, sont, elles, en phase de génération de pétrole, ce qui correspond à un stade moins avancé de la maturation du kérogène. Le pétrole produit par ces roches très riches a trouvé des pièges idéaux dans les déformations de la formation supérieure (« Arab »), des carbonates du crétacé.
Les déformations anticlinales ont affecté aussi bien les formations Khuff et Arab, créant des pièges dans les deux, ce qui explique qu’en plusieurs endroits, on trouve des gisements de gaz juste en dessous de ceux de pétrole. De nombreuses sources indiquent que le système paléozoïque a été beaucoup moins intensivement exploré. Dans ce cas le potentiel d’exploration restant du Moyen-Orient serait plus important pour le gaz que pour le pétrole.
Les hydrocarbures pouvant migrer horizontalement sur de grandes distances, et les roches sources n’étant pas suffisamment matures sur toute leur étendue, la zone d’occurrence des gisements ne se confond pas avec l’aire des roches sources actives. L’essentiel des réserves se situe dans la surface hachurée en vert. Sa dotation est de l’ordre de la moitié du pétrole conventionnel mondial.
Tous les périmètres figurés ici sont repris de publications de l’United States Geological Survey. Quant à la position des gisements géants, elle provient pour l’essentiel des compagnies nationales.
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