Carte de Fès

Carte de Fès, une ville du nord du Maroc intérieur et la capitale de la région administrative Fès-Meknès. C’est la deuxième plus grande ville du Maroc.

Panorama de Fès.
  • Population : 1 365 000 hab. (2022)
  • Superficie : 424 km2
  • Densité : 3 219 hab./km2

Située au nord-ouest des montagnes de l’Atlas, Fès est reliée à plusieurs villes importantes de différentes régions ; elle est à 206 km de Tanger au nord-ouest, 246 km de Casablanca, 189 km de Rabat à l’ouest et 387 km de Marrakech au sud-ouest. Elle est entourée de collines et la vieille ville est centrée autour de l’oued de Fès coulant d’ouest en est.

Fès a été fondée sous la domination des Idrissides aux VIIIe-IXe siècles de notre ère. Elle se composait initialement de deux colonies autonomes et concurrentes. Des vagues successives d’immigrants principalement arabes d’Ifriqiya (Tunisie) et d’al-Andalus (Espagne/Portugal) au début du IXe siècle ont donné à la ville naissante son caractère arabe. Après la chute de la dynastie Idrisid, d’autres empires sont venus et sont partis jusqu’au 11ème siècle lorsque le sultan almoravide Youssef ben Tachfine a uni les deux colonies dans ce qui est aujourd’hui le quartier de Fès el-Bali. Sous la domination almoravide, la ville a acquis une réputation d’érudition religieuse et d’activité commerciale.

Carte de localisation de la ville de Fès au Maroc.

Fès atteint son apogée à l’époque mérinide (XIIIe-XVe siècles), retrouvant son statut de capitale politique. De nombreuses nouvelles madrasas et mosquées ont été construites, dont beaucoup survivent aujourd’hui, tandis que d’autres structures ont été restaurées. Ces bâtiments comptent parmi les caractéristiques des styles architecturaux maures et marocains. En 1276, le sultan mérinide Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq fonda également le district administratif royal de Fès Jdid, où se trouve encore aujourd’hui le palais royal (Dar al-Makhzen), auquel de vastes jardins furent ensuite ajoutés. Pendant cette période, la population juive de la ville a augmenté et le Mellah (quartier juif) a été formé sur le côté sud. Après le renversement de la dynastie des Marinides, Fès a décliné et a ensuite rivalisé avec Marrakech pour l’influence politique et culturelle. Elle redevient la capitale sous la dynastie Alaouite jusqu’en 1912.

Vue satellite de la ville de Fès.

Aujourd’hui, la ville se compose de deux anciens quartiers de la médina, Fès el-Bali et Fès Jdid, et de la zone urbaine moderne beaucoup plus grande de la Ville Nouvelle fondée à l’époque coloniale française. La médina de Fès est classée au patrimoine mondial et est considérée comme l’une des plus grandes zones piétonnes urbaines au monde (zones sans voiture). Elle contient l’Université Al Quaraouiyine qui a été fondée en 857 et est considérée par certains comme le plus ancien institut d’enseignement supérieur en fonctionnement continu au monde. Elle abrite également la Tannerie de Chouara du XIe siècle, l’une des plus anciennes tanneries du monde. La ville a été appelée la «Mecque de l’Occident» et «l’Athènes de l’Afrique». Elle est également considérée comme la capitale spirituelle et culturelle du Maroc.

Plan de la médina de Fès.

Géographie

La ville est divisée entre sa médina historique (les deux quartiers fortifiés de Fès el-Bali et Fès Jdid) et la Ville Nouvelle, désormais beaucoup plus grande, ainsi que plusieurs quartiers modernes périphériques. La vieille ville est située dans une vallée le long des rives de l’Oued Fès juste au-dessus de sa confluence avec le plus grand fleuve Sebou au nord-est. L’Oued Fès prend sa source au sud et à l’ouest et se divise en plusieurs petits canaux qui alimentent en eau la ville historique. Ceux-ci se déversent à leur tour dans l’Oued Bou Khrareb, le tronçon de la rivière qui passe au milieu de Fès el-Bali et sépare le quartier Qarawiyyin du quartier andalou.

La ville nouvelle occupe un plateau en bordure de la plaine du Saïs. Cette dernière s’étend vers l’ouest et le sud et est occupée en grande partie par des terres agricoles. À environ 15 km au sud de Fès el-Bali se trouve le principal aéroport de la région, Fès-Saïs. Plus au sud se trouve la ville de Séfrou, tandis que la ville de Meknès, la deuxième plus grande ville de la région, est située au sud-ouest.

Économie

Historiquement, la ville était l’un des principaux centres de commerce et d’artisanat du Maroc. L’industrie du tannage, par exemple, encore incarnée aujourd’hui par les tanneries de Fès el-Bali, était une source majeure d’exportations et de subsistance économique depuis les débuts de la ville. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la ville était le seul endroit au monde à fabriquer le chapeau fez. Le commerce de la ville était concentré le long de ses rues principales, comme Tala’a Kebira, et autour du bazar central connu sous le nom de Kissariat al-Kifah d’où partaient de nombreux autres souks. L’artisanat se poursuit à ce jour et est toujours concentré dans la vieille ville, bien qu’en grande partie dépendant du tourisme.

Aujourd’hui, la campagne environnante de la ville, les plaines fertiles du Saïss, est une source importante d’activité agricole produisant principalement des céréales, des haricots, des olives et du raisin, ainsi que l’élevage de bétail.

Tourisme

Ces dernières décennies, le tourisme n’a cessé de se développer (1 million de visiteurs par an) et est devenu un important facteur économique. Fès propose des manifestations culturelles telles que le Festival de Fès des musiques sacrées du monde au mois de juin de chaque année. De nombreux étrangers se sont installés à Fès et ont ouvert des maisons d’hôtes.

En effet, l’ancienne médina est riche en patrimoine. Ses remparts, ses châteaux, ses mosquées, ses rues aux mille senteurs, ses souks qui n’existent nulle part ailleurs. On peut ainsi faire le tour de la ville en passant par les portes légendaires de Bab El Guissa vers le nord-est, Bab Ftouh vers l’est sur la route de Taza, qui mène d’ailleurs aux thermes de Sidi Harazem, Bab Jdid, la porte d’entrée la plus proche pour accéder aux souks. Bab Boujloud vers l’Ouest. Chacune de ces portes a ses caractéristiques avec notamment Bab Boujloud, la porte caractérisée par la mosquée qui porte le même nom, et les deux principales rues qu’elle dessert, La Talaa al kbira où on peut apprécier la Medersa Bouananya et ses horloges suspendues, et la Talaa as sghira où on peut apprécier les bouquinistes. Ces deux rues mènent aux souks d’al Attarine (souk aux épices et au henné) de même que vers le quartier Moulay Idriss où on peut voir le mausolée du fondateur de la ville (deuxième roi de la dynastie idrisside, descendants de Mahomet), mais aussi les tanneries de Guernize et celles plus loin de Blida (Chow ara).

La mosquée Al Qarawiyyĭn est la jumelle de celle de Kairouan (Sidi Oqba). Cette grande mosquée connue dans le monde entier est située au centre des souks de l’ancienne médina et toutes les portes précédemment citées y mènent.

La place Chemaïne est connue pour le commerce des dattes et des noix mais aussi pour son artisanat (Ceinture sertie au fil doré dit de Sicile) et d’autres effets utilisés par les mariées. Parallèlement à cette place, de l’autre côté on trouve la place Seffarine qui est connue pour ses fabriques de plateaux de cuivre et de bronze travaillés à la main. Dans cette même place existe la grande et prestigieuse bibliothèque Al Qarawiyyĭn qui abrite des dizaines de milliers d’ouvrages inédits.

L’ancienne médina est traversée par une rivière légendaire qui divise la ville en deux parties dites Aadwa. Ces deux rives datent du premier roi idrisside Idriss Ier qui s’est installé sur l’une des rives, son neveu était venu s’installer sur la rive opposée après l’assassinat de son père. On peut avoir une vue panoramique en prenant la route menant de Bab did à Bab Ftouh juste au pied de la colline qui abrite Borj Dhab ou encore par l’autre rive du côté de Bab el Guissa. La vue est d’ailleurs imprenable. De là on peut définir et identifier les différents quartiers de la médina de même qu’on peut apercevoir tous ses minarets commençant par celui de la mosquée Al Qarawiyyĭn.

Plusieurs medersas (écoles) peuvent être visitées avec notamment la medersa d’al Attarine, celle de Ras ech Charratine, la medersa Bou Inaniya, la medersa de Seffarine). En effet, la ville de Fès jusqu’aux années 1960 a été connue comme la capitale culturelle et spirituelle du royaume avant d’être détrônée par Rabat qui abrite la grande université Mohamed V créée dans les années 1960.

La maison fassie se distingue par la qualité de son architecture et le professionnalisme des artisans qui l’ont construite. Les grandes familles fassies y demeurent et le système patriarcal est resté en vigueur jusqu’aux années 1970. Le départ des jeunes pour continuer leurs études à Rabat ou à l’étranger où sont en vogue de nouvelles carrières (médecine, architecture) a été à l’origine de la dislocation de ce système de famille. Actuellement de nombreuses maisons sont désertées par leurs propriétaires ou vendues et rachetées et habitées par plus d’une famille par maison.

En effet, ces maisons traditionnelles, plusieurs fois centenaires pour certaines ne peuvent plus être entretenues et souvent restent en ruine. D’où la nécessité de sauvegarder ce patrimoine unique. Les rues sont étroites, les murs s’effondrent par endroits. Le visiteur est étonné de voir ces murs soutenus par de gros madriers dans les environs du quartier de la mosquée Al Qarawiyyĭn et du mausolée Moulay Idriss. Le classement par l’Unesco de la ville de Fès au patrimoine mondial de l’humanité semble aujourd’hui dérisoire car ce patrimoine risque de se perdre petit à petit si rien n’est fait pour le sauver.

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